Isolation des murs par l'intérieur (ITI) : zoom sur la contre-cloison

L'isolation par l'intérieur se résume souvent à une contre-cloison en plâtre avec un isolant entre le mur et le parement ou à un isolant avec parement directement collé au mur appelé complexe de doublage.

Isolation par l'intérieur des murs

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Au fil des réglementations, les épaisseurs à poser suivent les mêmes courbes que l’obésité dans les pays occidentaux. Longtemps, la jauge s’est située à une dizaine de centimètres d’isolant. Aujourd’hui, elle se rapproche de 13-15 cm en rénovation, et de bien plus pour le neuf. À cela, il faut ajouter l’épaisseur de la plaque de plâtre et celle des fourrures de fixation, soit environ 3 cm. L’encombrement final du doublage dépasse les 15 cm. Pour une grande pièce, l’emprise sur la surface habitable est acceptable. Dans une chambre de 9 m2 par exemple, cela peut causer des soucis d’aménagement.

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La maçonnerie qui sert de support à l’isolation doit être impeccable, sans problème d’infiltration ou d’humidité quelconque.

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Contre-cloison

La technique de la contre-cloison est compatible avec des murs irréguliers. Les défauts sont compensés par la souplesse de la laine, à condition que celle-ci ne soit pas compressée de plus de 10 %.
- Mais « irrégulier » ne signifie pas « mauvais état ». Avant d’isoler par l’intérieur, il faut vérifier l’extérieur. Car la maçonnerie qui sert de support à l’isolation doit être impeccable, sans problème d’infiltration ou d’humidité quelconque. Il convient également de bien régler les problèmes d’étanchéité à l’air, en particulier autour des menuiseries.
- Le même soin doit être apporté pour l’étanchéité à l’air de la contre-cloison, notamment au niveau de sa liaison avec le sol, le plafond, les cloisons de distribution et, une fois encore, autour des menuiseries. Pour les liaisons, l’étanchéité est assurée par un cordon de mastic régulier. Autour des baies, le principe consiste à encapsuler l’isolant en combinant des habillages et des joints. Attention également au réseau électrique et aux prises encastrées : il faut éviter de perforer le pare-vapeur.
- Le pare-vapeur indépendant n’est pas indispensable en rénovation. Dans ce cas, il faut réaliser le jointoiement des pare-vapeurs intégrés au rouleau de laine minérale en appliquant un adhésif à haute adhérence.

Plaque de plâtre

Le parement en plaque de plâtre n’est pas adapté aux charges lourdes. Pour un radiateur, par exemple, la fixation directe à l’aide de chevilles à expansion n’est possible qu’en-dessous de 30 kg. Au-delà, la première solution est de faire un support spécifique, entre deux fourrures ou en appui au sol, placé derrière le parement. La seconde solution est de poser le radiateur en semi-indépendance, sur pieds.
- Il n’y a pas que la plaque de plâtre pour réaliser le parement. Les plaques fibres-gypse se posent de la même manière que les plaques de plâtre, sur une ossature identique. Elles ont pour elles d’être plus lourdes, plus rigides et donc plus solides. De ce fait ces plaques sont mieux adaptées aux charges lourdes. Par contre, leur prix est plus élevé.

Le procédé en 10 étapes

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1.
La lisse basse est fixée au sol. Elle recevra les pieds de montants. La distance par rapport au mur est égale à l’épaisseur d’isolant plus 10 mm ou à l’épaisseur finale moins 13 mm, mesurée à l’arête côté intérieur.

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2.
La lisse haute est fixée au plafond en respectant le même écartement par rapport au mur, sauf si ce dernier présente du fruit. Dans ce cas, il faut aligner verticalement les deux lisses, haute et basse.

3.
La fourrure horizontale est vissée à mi-hauteur, sous un plafond jusqu’à 2,60 m. Au-delà, il faut ajouter d’autres lisses horizontales, écartées de 1 m au maximum.

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4.
Les tiges d’embrochage sont emboîtées dans la fourrure horizontale, tous les 60 cm au maximum, et à 10 cm maxi des angles en départ et arrivée.

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5.
Le rouleau de laine est coupé à la hauteur sous plafond plus 10 mm. Il est présenté en pied, entre la lisse basse et le mur, puis plaqué contre celui-ci.

6.
L’isolant est embroché sur les tiges, en veillant à bien accoler les différents lés.

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7.
L’isolant est maintenu en place grâce aux supports de fourrure emboîtés sur chaque tige.

8.
Les montants verticaux sont recoupés à la hauteur sous plafond moins 5 mm. Ils sont emboîtés dans la lisse basse, puis la lisse haute, et clipsés sur les supports intermédiaires. Leur alignement vertical est vérifié au niveau.

9.
Les montants sont garnis d’un adhésif double face haute performance qui permet de coller le pare-vapeur indépendant. Le recouvrement des joints entre lés est de 10 cm, étanchés à l’adhésif.

10.
Les plaques de plâtre sont vissées sur l’ossature de manière classique, en appui sur des cales de 10 mm. Les joints sont traités au calicot entre les plaques et au mastic en périphérie de cloison.

Doubler les isolants

CH Choisir

Les complexes de doublage

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En PSE (140 mm, 153 mm en tout), en polyuréthane (100 mm, 113 mm en tout), les complexes de doublage passent encore la barre de la RT Existant (3,2 m2 K/W), et, pour les deuxièmes, peuvent même concerner le neuf. Leur intérêt est une fixation directe sur le mur support à l’aide de plots de plâtre adhésif. Il faut veiller à exercer une pression uniforme sur toute la surface de la plaque, pour bien ancrer l’ensemble et respecter les alignements. Les joints en pied, avec le sol, et en tête, sous le plafond, font l’objet d’un traitement spécifique pour maîtriser l’étanchéité à l’air entre le volume chauffé et l’espace vide derrière les panneaux provoqué par les plots de plâtre adhésif (bande de mousse, joint mastic, cornière…).
Un produit récent peut s’apparenter aux complexes de doublage. Il comporte un premier isolant en PSE graphite, qui permet de régler l’épaisseur en fonction des objectifs, collé sur le mur de manière classique. Ce panneau comporte des rigoles verticales permettant de faire transiter les réseaux, côté chaud. Le tout est fermé, toujours au plâtre adhésif, par un couvercle composé d’une plaque de plâtre doublée d’isolant.