Isoler est une obsession mais sans ventiler cela deviendrait dangereux. Il faut respecter les débits d'air pièce par pièce dans la maison. On vous en fait la liste dans cet article tout en détaillant le principe de renouvellement d'air des pièces à vivre vers les pièces de service...
Le souffle, c'est la vie
Dans l’habitat ancien, il n’y avait pas de système de ventilation. Le renouvellement de l’air était assuré par le foyer ouvert et les défauts d’étanchéité. Le résultat, sur le plan de l’efficacité, était d’une redoutable médiocrité. Très largement surdimensionné pour assurer un tirage minimum, le conduit de cheminée provoquait un renouvellement d’air excessif une grande partie de l’année, sans empêcher les intoxications massives en cas d’inversion atmosphérique et de refoulement. En outre, les données historiques manquent pour juger de la qualité de l’air de l’époque, son taux de particules, son humidité, sa teneur en agents pathogènes.
« Le souffle, c'est la vie », ce slogan de 1976 du Comité contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires est toujours d’actualité. Si la tuberculose a bien reculé (sans toutefois disparaître), les maladies respiratoires ont explosé. Préserver la qualité de l’air est donc une évidence sanitaire, mais aussi une source indéniable de confort. Il n’est pas nécessaire de tomber malade pour ne pas supporter l’odeur de renfermé.
L’air doit pouvoir circuler librement des pièces principales vers les pièces de service.
L’obligation de ventiler les logements remonte à 1970 (arrêté du 22 octobre 1969) et le dernier arrêté, toujours en vigueur, date du 24 mars 1982. Il stipule que « l’aération des logements doit pouvoir être générale et permanente au moins pendant la période où la température extérieure oblige à maintenir les fenêtres fermées ». D’autre part, « L’air doit pouvoir circuler librement des pièces principales vers les pièces de service ». La circulation de l’air doit pouvoir se faire principalement par entrée d’air dans les pièces principales et sortie dans les pièces de service.
L’article 3
de l’arrêté, fixe les débits à respecter lorsque les pièces de service sont utilisées en période de pollution élevée (circulaire du 7 juin 1982).
Débits en m3/h
L’article 4
prévoit que ces débits peuvent être réduits pendant les périodes où les pièces de service ne sont pas utilisées.
Débits en m3/h
Le même article
prévoit même des débits minimaux en cas de ventilation mécanique « qui module automatiquement le renouvellement d’air du logement, de telle façon que les taux de pollution de l’air intérieur ne constituent aucun danger pour la santé et que puissent être évitées les condensations, sauf de façon passagère ».
Débits en m3/h
La ventilation et le confort
Concilier le renouvellement de l’air, les économies d’énergie et le confort relève du tour de magie : il faut remplacer l’air ambiant de manière imperceptible, autant sur le plan des mouvements d’air que des consommations énergétiques. Le plus fort, c’est que c’est possible !
C’est le paradoxe classique de l’instrument de mesure. Si vous ne l’utilisez pas, vous avez la garantie de ne rien découvrir et la liberté d’en conclure qu’il ne se passe rien. À l’inverse, si vous introduisez une mesure nouvelle, surgissent alors de nouveaux problèmes, qui appellent de nouvelles solutions et peuvent dresser un bilan parfois trompeur.
La pollution de l’air intérieur est un bon exemple. Le message est parfaitement passé : l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur. Présenté ainsi, il semblerait que le phénomène soit nouveau. Alors qu’il en a toujours été ainsi, du moins dès que nous nous sommes avisés d’allumer un feu dans un espace clos, une hutte ou une caverne. Et il en sera toujours ainsi, du moins tant que nous respirerons dans un espace clos, même ventilé. Car notre propre métabolisme pollue.
Pourtant, la recherche des origines de la concentration de ces polluants pointe souvent vers les travaux d’isolation, le calfeutrage et la suppression de l’aération. Il faut toutefois conserver à l’esprit que le principal pollueur est l’occupant, bien avant le bâti, et que les taux d’exposition sont très variables. Un fumeur qui ne prend pas la précaution de sortir pour s’en griller une est une catastrophe sanitaire pour son entourage. Il bat d’une courte tête l’anxieux du ménage qui pulvérise des aérosols antibactériens à tout-va dans son environnement.
Il est donc tout à fait possible de concilier l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et les économies d’énergie.
- La première démarche consiste à adapter son mode de vie, en limitant l’émission de polluants. Outre la fumée de cigarette et les aérosols ménagers de toutes sortes (nettoyants, pesticides, désodorisants…), il faut éliminer le chauffage d’appoint à combustible non raccordé (gaz, pétrole), les cheminées à foyer ouvert et, de manière générale, tout ce qui modifie la composition de l’air. Lors de travaux d’aménagement, fiez-vous à votre odorat et aérez la pièce concernée tant qu’elle sent le « neuf ».
- La deuxième démarche est d’intervenir sur la ventilation. Bien sûr, il ne faut jamais obturer les bouches ou arrêter la VMC. Mais il faut aussi les entretenir. Il faut enfin choisir les systèmes les plus efficaces. À ce titre, la ventilation double flux est un véritable atout. Car elle assure un balayage permanent de l’ensemble du logement, en partie filtré à l’insufflation, et à débit constant quelles que soient les conditions atmosphériques, tout en réduisant les pertes d’énergie.
Dans ces conditions, si l’aération quotidienne des locaux reste utile, elle peut être limitée à quelques minutes seulement, le temps de renouveler l’air intérieur. Ainsi, les murs n’ont pas le temps de se refroidir et cette aération engendre peu de dépense d’énergie supplémentaire. Notez d’ailleurs que, lorsque c’est possible, il est toujours plus efficace de créer un courant d’air, traversant le logement dans le sens du vent dominant, plutôt que d’aérer pièce par pièce, en fermant les portes.