Cette construction extérieure est réalisée en deux étapes, la charpente d’abord, puis la couverture légère. Les circonstances particulières du chantier ont déterminé les choix atypiques d’assemblage.
Section, assemblage et traitement des bois
Traditionnellement, pour supporter la charge de la couverture, le principe consistait à augmenter la section des pièces de charpente avec, pour seule limite, le diamètre des troncs tout juste équarris. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. Plutôt que de mettre en place de gros éléments, onéreux et difficiles à manipuler, c’est la collaboration d’éléments de section réduite qui est privilégiée. Ou alors on a besoin de portées importantes et on revient aux grandes sections ce qui a été le cas ici de manière à franchir la portée des pannes d’un côté à l’autre.
Autre méthode, autre pente
Avec des sections plus réduites, 10×10 cm pour les poteaux, par exemple, la charpente aurait été différente, avec la suppression des pannes, remplacées par des chevrons porteurs. La pente du toit aurait alors été modifiée, de la façade vers le jardin. Une autre technique pour respecter les canons traditionnels tout en allégeant l’esthétique imposante du bois massif est de le remplacer par du lamellé collé pour l’extérieur (classe 3).
Plus la section des bois utilisés est importante, plus il est prudent de les acheter à l’avance et d’en terminer le séchage à l’air libre, mais à l’abri du soleil et de la pluie pendant quelques semaines ou quelques mois.
Assemblage et traitement des bois
Il faut acheter les bois à l'avance, les faire sécher. Par ailleurs cela permet de repérer plus facilement les chevrons voilés, les gerces et les retraits sur les poteaux. Les assemblages en bois prennent toujours du jeu. Il faut donc les resserrer périodiquement, au moins la première année.
Les bois est exposé, il faut donc le traiter
La charpenterie extérieure est en situation exposée. Un traitement insecticide et fongicide est donc nécessaire. Un premier a déjà été appliqué en sortie de scierie. Il est à compléter sur le chantier, en particulier pour les épaulements sciés des assemblages. Il est recommandé d’appliquer un revêtement de finition, une lasure, par exemple, sauf si un aspect vieilli grisâtre et délavé est recherché.
Ici un cas particulier : la carport est collé à la maison
Cet appentis est monté devant une première dépendance maçonnée de faible hauteur. Il adopte aussi une forme quasiment carrée. Pour respecter une pente d’écoulement minimale pour la couverture, sans pour autant dépasser le toit de la dépendance, le choix a été fait d’orienter cette pente parallèlement à la façade, calée sous la gouttière, au ras des linteaux de fenêtre.
La pose en vidéo
Monter un appentis en dix étapes
Les points-clés
1-Poteau intermédiaire
Pour soutenir une longue portée, une première solution consiste à mettre en place un support intermédiaire, qui reprend la charge de la panne.
2-Doublage de la poutre
Doubler la panne est une deuxième méthode. Dans ce cas, le sommet des poteaux est recoupé, afin de recevoir deux assemblages à mi-bois, un moisement.
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S'exercer aux assemblages
Les travaux de charpente extérieurs, pour des installations de loisir, sont une occasion idéale pour s’exercer aux différents assemblages de menuiserie et de charpente, pour prolonger des pièces (entures et sifflets) ou réunir des éléments dans les trois axes de l’espace, lorsqu’un poteau d’angle doit supporter un cadre, par exemple. Le montage classique est à tenon et mortaise, le premier pénétrant dans la seconde. Il connaît de très nombreuses variantes, si la mortaise est traversante ou borgne, avec ou sans cheville, ou selon la nature du tenon, simple, double, à épaulement, etc. Les angles d’assemblage jouent également un rôle important. Il n’y a pas de procédé universel ou meilleur que tous les autres. Le principe consiste à créer la plus grande surface de contact possible entre les différentes pièces à assembler. Cela pousse parfois à l’excès, mais c’est aussi ce qui fait les chefs‑d’œuvre des compagnons charpentiers.
Autorisation
Dès lors qu’un emplacement de stationnement ou toute autre surface extérieure, appentis ou terrasse, est couvert, il est nécessaire de solliciter une autorisation, puisque cela crée une emprise au sol (mais pas une surface de plancher). En règle générale, il s’agit d’une déclaration de travaux pour une couverture de 20 m2 ou moins (à partir de 5 m2). Un dépôt de permis de construire est nécessaire au-delà. La limite entre les deux est portée à 40 m2 si le projet est situé dans une zone urbaine d’un plan local d’urbanisme ou d’un document d’urbanisme en tenant lieu.