DPE : Côté chauffage

Le DPE, ou Diagnostique de Performance Energétique, c'est le diplôme de bonne conduite que doit passer votre maison. Tout va être passé en revue : le chauffage utilisé, la production d'eau chaude, les habitudes de la maisonnée, les points faibles de la maison en terme de déperdition d'énergie. Ce DPE vous permettra de cibler les travaux les plus efficaces pour réduire votre consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Mais, même avant le passage du contrôleur, quelques menus travaux permettent de commencer à améliorer votre DPE, aussi ne vous en privez pas !

Une température plus nature

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Intervenir sur l’installation de chauffage ou de chauffe-eau a une influence directe sur le score final, tant sur la performance énergétique que climatique. Le chauffage est le principal poste de dépense énergétique, au moins pour toutes les constructions de plus de 15 ans. Et plus la maison est mal classée en performance énergétique, plus la facture grimpe. En conséquence, agir sur le chauffage améliore autant le score du DPE que le confort au quotidien. D’autre part, l’investissement nécessaire est relativement modeste, de quelques milliers d’euros pour remplacer une chaudière ou des radiateurs électriques, à comparer avec le coût d’une isolation par l’extérieur. Enfin, le bénéfice, tant sur la facture que sur le confort quotidien, est immédiat.

Le jour du DPE : ce que le contrôleur regardera

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1. La cheminée ... ça refroidit !
Les cheminées ne sont pas les amies des diagnostiqueurs quand elle sont reliées à un foyer ouvert, synonyme de déperditions de chaleur. Le contrôleur regardera d’abord si elles bénéficient d’une trappe de fermeture. Ici, tout va bien car il s’agit d’un foyer fermé.

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2. Le pire radiateur ? ... Le grille-pain !
Pour le logiciel DPE, le pire c’est le grille-pain ! Les radiateurs électriques à résistance déclenchent de mauvaises notes. C’est mieux pour les rayonnants ou à accumulations. Pour les chaudières tout dépend de leur âge. Le meilleur reste la pompe à chaleur avec plancher chauffant comme émetteur.

3. Le thermostat sauveur
La clef d’une bonne note même avec une chaudière moyenne, c’est l’intermittence, à savoir les thermostats. Si, en plus,vous en avez un par radiateur, la note va remonter.

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4. Gros nuage sur certains cumulus
Côté ECS (eau chaude sanitaire), le diagnostiqueur va noter s’il s’agit d’une production d’eau chaude instantanée par une vieille chaudière (mauvaise note) ou un système d’accumulation stockage de l’eau (type cumulus qui est mieux considéré). D’ailleurs, en parlant de cumulus, les verticaux sont plus économes que les horizontaux ! L’idéal c’est le cumulus thermodynamique couplé à un chauffage solaire.

5. Habillage de tuyaux
Attention aux chaudières placées dans des dépendances ou des remises non chauffées. Cela veut dire que les tuyaux d’eau chaude vont perdre des calories avant de faire le tour de la maison ! La solution n’est pas forcément de chauffer la pièce, mais au moins d’isoler les tuyaux et ce sera enregistré par le logiciel.

Le saviez-vous ?

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Corps de chauffe et corps qui chauffe

On note toujours le nombre de personnes d’un foyer car on considère que chaque personne dégage 100W de chaleur par jour. Dans un foyer de 6 ça représente la puissance d’un petit radiateur électrique. Et le contrôleur en tient compte !

Ces appareils bien vus par le DPE pour passer au vert

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1. Choisir le chauffage parfait

Le cœur d’une installation de chauffage central est sa chaudière. Aujourd’hui, et pour quelques temps encore, le seul modèle qui subsiste est la chaudière à condensation.

33 % d'économie :
Pour une installation au gaz, changer une chaudière vétuste par un modèle à condensation, complété par une programmation efficace, est un investissement pertinent qui permet d’espérer un tiers de réduction des consommations.

Le mouton noir :
Le fioul est mal vu et même un changement de chaudière vous fait dépendre de l’évolution du prix de cette énergie.

La méthode bien vue :
Une autre piste consiste à remplacer l’énergie d’origine par une autre, renouvelable de préférence, avec le bois en vedette. L’efficacité énergétique de l’installation n’est pas améliorée, les contraintes d’exploitation peuvent être plus importantes, mais l’impact sur les émissions de GES est réel. La note du DPE s’en ressent.

L'installation idéale :
La pompe à chaleur (PAC), en chauffage principal autonome ou en relève de chaudière, voilà la piste préférée par les pros. La PAC n’est assistée par la chaudière que pendant les périodes de grand froid. Ce procédé coche de nombreuses cases favorables pour le DPE (énergie électrique, renouvelable, rendement, régulation, …). Il est à étudier sérieusement lorsqu’il faut revoir entièrement l’installation de chauffage, particulièrement en construction individuelle, si possible avec jardin, pour étudier les solutions en géothermie de surface. Attention, le budget peut s’avérer conséquent et le dimensionnement de l’installation est différent de celui ‘un chauffage central. En clair, il faut souvent tout refaire.

2. Ajouter un chauffage d'appoint ... renouvelable

Le bois, c'est le chouchou :
Un chauffage d’appoint est bien vu par le DPE. Attention pas n’importe lequel ! Pas le petit soufflant électrique ou le poêle à fioul. En revanche, le chauffage à bois de type foyer fermé ou poêle peut être valorisé par le DPE. En effet, le moteur de calcul de celui-ci considère que le chauffage d’appoint au bois peut être utilisé en intersaison, éviter de mettre en route l’installation principale et faire économiser jusqu’au quart de la consommation. Notez que le DPE ne prend en compte que la présence d’un chauffage secondaire au bois, pas son rendement type Flamme Verte, ni la réalité de son fonctionnement.

Un petit air de PAC réversible :
On l’a dit, la pompe à chaleur est bien vue ! Même les réversibles air/air, une climatisation, qui peut chauffer l’hiver autant que rafraîchir l’été en appoint dans une pièce.

3. La botte secrète : l'intermittence !

Le facteur clé :
Le facteur d’intermittence est un calcul très efficace pour faire monter dans le vert votre résultat DPE. Plus son chiffre est petit, plus votre note grimpe car la consommation est réduite. En effet, selon le comportement des occupants, leurs habitudes, des sondes, etc… le chauffage est coupé quelques heures, rallumé etc..

Le plus "intelligent" des systèmes :
Pour un chauffage central, le meilleur score est atteint pour un bâtiment à faible inertie chauffé par des radiateurs, avec un thermostat programmable principal, relayé par des robinets thermostatiques. En revanche, dans un bâtiment à forte inertie, c’est plutôt les systèmes à air soufflé, pièce par pièce, qui s’en sortent le mieux. L’idéal est, dans tous les cas, un système de chauffage à air soufflé, à régulation pièce par pièce, avec un minimum de température et une détection de présence.

4. Côté production d'eau chaude, vive l'hybride.

Un calcul forfaitaire :
La production d’eau chaude sanitaire (ECS) est un poste de dépense énergétique emblématique de la méthode de calcul. Car elle est basée sur la surface habitable et le taux d’occupation, pas sur un nombre d’occupants, même arbitraire. Ainsi, pour améliorer la note au DPE, inutile de prendre des demi-douches. C’est le système de production d’eau chaude qui compte. Les équipements classiques, comme la chaudière principale ou le ballon électrique, sont pénalisés. A l’inverse, les chauffe-eau solaires ou thermodynamiques sont valorisés. A condition de se rappeler que l’énergie calculée pour l’ECS est bien moindre que celle du chauffage. Remplacer le système de production compte finalement assez peu.

Le saviez-vous ?

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Chauffé pas chauffé, ça change tout

Le diagnostiqueur relève les surfaces chauffées et non chauffées de la maison. Par exemple si de l’autre côté d’un mur vous avez un garage qui n’est pas chauffé … c’est moins de dépenses mais il faut aussi considérer ce mur à déperditions thermiques comme s’il donnait vers l’extérieur ansi que la surface des murs et la toiture du garage… Alors que faire ? Si vous chauffez votre garage , votre dépense énergétique est plus importante et votre note au DPE plus faible. Tout dépend donc du chauffage.

A réaliser vous-même

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Avant un diagnostic

Voici 3 actions faciles à faire soi-même pour maintenir sa maison à une lettre supérieure.

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1. Isoler les tuyaux
D’aucuns prétendent que ne pas emmailloter les tuyaux de chauffage en sortie de chaudière coûterait près de 150€ par an. Il existe plusieurs modèles d’isolant : mousse polyéthylène, élastomère ou laine minérale. Ils sont plus ou moins souples et en général fendus pour y glisser les tubes.

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2A. Poser un thermostat d'ambiance
Le lieu choisi pour le thermostat est une pièce de vie à 1m50 du sol , assez éloigné des fenêtres ou des portes (plus d’un mètre). Le socle du thermostat programmable est démonté et c’est lui qui est posé au mur pour repérer les points de perçage. Les trous sont chevillés et le socle vissé. Ce thermostat est à pile. Il est relié à la chaudière par onde radio.

2B.
Côté chaudière il faut tirer deux câbles reliant le bornier TA (thermostat d’ambiance) de l’appareil jusqu’au récepteur de thermostat. Cet appareil fonctionnant à pile peut ainsi recevoir les ordres du thermostat d’ambiance et couper soit le brûleur, soit le distributeur de la chaudière.

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3A. Poser des robinets thermostatiques
Après avoir fermé tous les radiateurs en haut de celui concerné par la pose du robinet, le démontage commence avec deux clés à molette sans oublier une bassine. Le vieux robinet classique est retiré et son filetage nettoyé.

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3B.
Le filetage est griffé, nappé de pâte d’étanchéité et enroulé de filasse à joint dans le sens des aiguilles d’une montre. Le tout est à nouveau nappé de pâte

3C.
Le lieu choisi pour le thermostat est une pièce de vie à 1m50 du sol , assez éloigné des fenêtres ou des portes (plus d’un mètre). Le socle du thermostat programmable est démonté et c’est lui qui est posé au mur pour repérer les points de perçage. Les trous sont chevillés et le socle vissé. Ce thermostat est à pile. Il est relié à la chaudière par onde radio.

Le vrai coût de l'énergie

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On ne nous dit pas tout :

La nouvelle réglementation, DPE comme RE 2020, laisse perplexes bon nombre d’acteurs du bâtiment. Tout se joue sur la prise en compte, dans les calculs, de l’énergie finale ou de l’énergie primaire. La première reflète au plus près la consommation réelle en tenant compte du transport de l’énergie ! Ainsi vous pouvez avoir une énergie primaire très compétitive, comme l’électricité, mais qui flambe en calcul de l’énergie finale car il faut multiplier le résultat par 2,3 ! En clair on considère qu’il y a beaucoup de pertes de watts dans les transports et que pour 1 watt consommé on en a dépensé en réalité 2,3. Prendre en compte l’énergie primaire dans les calculs du DPE plutôt que l’autre permet donc de ne pas pénaliser l’électricité. La cause est entendue en ajoutant l’argument du gaz à effet de serre, catastrophique pour le gaz et le fioul, excellent pour l’électricité, du moins en France grâce à la production nucléaire qui est décarbonnée.