DPE : fenêtres et autres menuiseries

Les menuiseries sont un point clé du calcul du DPE d'une habitation. Elles peuvent faire chuter considérablement votre note si elles sont vieilles, laissent passer l'air et le froid ou la chaleur en fonction de la saison. Nous vous donnons ici quelques conseils pour préparer au mieux le DPE et cerner les points d'amélioration qui pourraient vous faire gagner quelques points.

L'économie passe par les fenêtres !

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Les fenêtres et les portes qui peuvent être de véritables trous d’air dans la maison ont un effet inégal sur le résultat de votre diagnostic. Tout dépend de leur taille, de leur état, de l’orientation, des arbres et même du voisinage !

Le saviez-vous ?

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Question de surface

Une fenêtre isolante est plus performante que la maçonnerie qui l’entoure, quel que soit le matériau qui constitue cette dernière. Mais la situation s’inverse rapidement si le mur est isolé à son tour. Conclusion : il faut commencer par isoler ce qui représente la plus grande surface et souvent ce sont les murs !

Le jour du DPE : ce que le contrôleur regardera

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1. Le fenêtre de plancher haut
Pas d’inquiétude, c’est du jargon de contrôleur. Nous on appelle cela une fenêtre de toit. Elle est contrôlée mesurée comme les autres et le logiciel déterminera ses apports ou ses déperditions selon son orientation et son inclinaison.

2. Ces chers volets
Le contrôleur va vous conseiller de fermer les volets la nuit et va relever leur présence et leur nature (persienne, déroulant, battant). Pas de volets ! Aïe, la note va baisser. Des volets en bois de plus de 22 mm, bravo, la note va monter. Des volets intérieurs ? Bizarrement, ça ne compte pas !

3. La différence entre porte et porte-fenêtre
Le contrôleur vérifie portes et portes-fenêtres. Au fait, quelle est la différence entre les deux ? La surface du vitrage : plus de 60 % de vitres c’est une porte-fenêtre, moins c’est une porte plus ou moins vitrée supposée moins perdre d’énergie.

4. Carreau cassé, pas d'affolement !
Zut ! le jour de la visite du diagnostiqueur, un carreau est fêlé. Le contrôleur le note dans ses observations mais vous ne perdez pas de points. Attention l’absence de carreau c’est une autre affaire, car là il considérera l’absence de fenêtre, une déperdition maximum etc...

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5. Tunnel, applique, feuillure
Vous n’y pouvez pas grand chose mais il faut savoir que le DPE tient compte de la position de vos fenêtres ! En feuillure au nu du mur extérieur, en tunnel (à mi-chemin entre le côté extérieur et intérieur du mur ou en applique (côté intérieur). Ça compte surtout pour les ponts thermiques ! Le contrôleur mesure aussi la largeur du dormant : c’est 5 ou 10 cm !

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6. Ce joint qui change tout
Le contrôleur DPE ouvre les fenêtres pour inspecter le contour. S’il note la présence d’un joint isolant, vous gagnez des points dans son logiciel même si la fenêtre est un peu ancienne.

7. L'importance de la nature
Le diagnostiqueur va tenir compte de la longueur du balcon au-dessus de la fenêtre, des loggias, des façades des immeubles voisins et même des arbres ! N’allez pas le couper car sa présence est positive. L’hiver, sans feuille, il laisse passer les apports solaires gratuits. L’été il fait de l’ombre et préserve le confort.

Le saviez-vous ?

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Le rayon U

Une bonne partie des calculs est consacrée aux déperditions par les parois vitrées et les portes, et notamment le calcul du coefficient U. Celui-ci comprend le Ug, pour le vitrage, qui permet de calculer le Uw (vitrage + menuiserie), qui devient Ujn ou Ubaie en ajoutant les protections solaires. Cette valeur, multipliée par la surface des fenêtres, permet alors d’obtenir les DP menuiseries. En conséquence, plus les vitres sont grandes et moins elles sont isolantes, plus elles contribuent aux déperditions d’ensemble. Il faut retenir que ce calcul est fait quelle que soit l’orientation de la fenêtre (Nord, Sud, etc.).

Ces installations bien vues par le DPE pour passer au vert

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1. Façade classée, c'est compliqué !

Tout le monde n’habite pas un château mais même dans certains appartements parisiens les fenêtres « à la française » ne peuvent pas être remplacées par du PVC. Il faut soit payer des doubles vitrages dans les règles de l’art ancien, soit poser des sur-vitrages qui seront mal notés. Mais c’est déjà un début. Troisième solution : la double-fenêtre. Ces maisons « patrimoniales » disposent de murs épais et il est toujours possible d’ajouter un dormant en applique avec des fenêtres isolées. Attention toutefois à bien créer une ventilation sur la fenêtre ancienne et la nouvelle.

2. La véranda (espace tampon solarisé)

Le nouveau DPE tient compte de la véranda dans la surface habitable si elle est chauffée ce qui pénalise l’ensemble de la note de même s’il n’y a pas de séparation entre elle et le logement (une porte-fenêtre, par exemple). Sans chauffage (1), c’est une contribution positive avec des apports solaires directs et indirects, un espace tampon solarisé. Sa contribution est même supérieure s’il s’agit d’une menuiserie métallique, en simple vitrage. L’inconvénient est qu’un tel espace est pratiquement invivable.
(1) Les grandes surfaces vitrées des vérandas chauffées sont traitées comme des portes-fenêtres avec des menuiseries au nu extérieur.

3. Prenez la porte ! Mais la bonne

Votre porte d’entrée est en mauvais état ? Ce n’est pas grave pour la note du DPE. En effet, l’importance de ses déperditions est calculée, comme une autre menuiserie, par la multiplication de sa surface avec un coefficient U spécialement défini. Il est vrai que ce dernier est particulièrement défavorable avec les portes simples, en bois, PVC ou métal, avec un record pour cette dernière à 5,8 W/m2K. Il est vrai aussi qu’une porte isolante, quel que soit son matériau, voit son coefficient rabaissé à 1,5 W/m2K. Un gain notable mais à envisager en dernier lieu, une fois que tout aura été refait.

4. La meilleure performance : descendre en dessous de 1 !

La meilleure performance pourrait être celle d’une porte fenêtre battante en PVC à triple vitrage peu émissif et remplissage Argon avec un U égal à 0,9 W/m2K (lire le rayon U). Une sorte de Rolls de la catégorie, même s’il existe des modèles encore plus performants. Mais à quoi sert une Rolls si le mur est peu ou pas isolé, la performance globale sera fortement pénalisée et une fenêtre très isolante ne pourra pas le compenser. D’autre part, il faut estimer le ratio de surface entre la maçonnerie et l’huisserie. Pour une fenêtre de WC, inutile de faire des folies. Mais pour un salon entièrement ouvert sur le jardin grâce à de grandes portes-fenêtres, cela vaut la peine de viser l’efficacité.
Côté primes, les aides de type CEE (Certificat d’Économies d’Énergie), demandaient en 2022, des fenêtres présentant un coefficient Uw inférieur ou égal à 1,3 W/m2K (Sw 0,3) voire 1,7 W/m2K (Sw 0,36).

5. PVC, bois, métal, quel est le meilleur matériau ?

Plus la fenêtre est grande, moins la qualité du matériau de menuiserie compte. Toutefois, pour le DPE, il ne s’agit que d’appliquer un coefficient prédéterminé. Selon le calcul, il faut d’abord choisir un vitrage très performant, au moins un double vitrage avec 15 mm de remplissage argon, afin d’obtenir le coefficient Ug le plus bas possible. A cela s’ajoutent les performances de la menuiserie pour déterminer le coefficient Uw. A ce petit jeu, c’est le PVC qui s’impose, suivi du bois, puis du métal, impérativement à rupture de pont thermique. Cela étant, il est important, dans ce domaine, de pouvoir prouver les performances des fenêtres. Cela permet de s’affranchir de l’estimation par le diagnostiqueur.

Double sens

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La fenêtre, ma meilleure ennemie

Le but du diagnostic de performances énergétiques (DPE) est de calculer les déperditions thermiques de votre maison ou appartement. Pour contrer ces déperditions, il faut chauffer ou climatiser et cela plombe vos performances énergétiques ! Sur le papier c’est par les fenêtres mal isolées et portes qu’on sent les courants d’air. Donc c’est bien par une fenêtre de mauvaise qualité qu’on jette l’argent du chauffage ! Sauf s’il y a du soleil et qu’elle est exposée sud. Là même, mal isolée, devient une alliée car le rayonnement chauffe. Mais l’été, elle redevient une ennemie si elle laisse passer trop de chaleur.

Le saviez-vous ?

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Le facteur solaire tape à la fenêtre

Outre leur orientation (et leur inclinaison), les apports gratuits des fenêtres sont déterminés par le facteur solaire Sw qui indique la proportion d’énergie qui arrive à traverser le vitrage sans être arrêtée. Le meilleur score est obtenu avec une seule vitre et le pire avec un vitrage super-isolant. Mais à choisir il vaut mieux prendre là une bonne isolation qu’un bon Sw car ce dernier ne fait pas bondir les scores du DPE.