DPE : la ventilation

Il y a conflit entre économie d'énergie et renouvellement de l'air, cet air frais et pur qui entre dans la maison chassant l'air vicieux, mais chaud, qui en sort. Heureusement les ingénieurs ont planché sur le problème et trouvé des solutions côté ventilation pour faire rimer économie d'énergie avec un air renouvelé.

Renouveler l'air

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Il faut respirer donc aérer. En pleine pandémie, il a même été recommandé d’ouvrir les fenêtres tous les ¼ d’heure. De quoi enfiévrer un ingénieur thermicien, lequel doit résoudre l‘équation comment tenir 19°C avec un minimum d’énergie et changer l’air sans perdre les calories. Il existe de très nombreux procédés destinés à nous faire respirer un air plus sain, sans trop se ruiner et même nous faire gagner une tranche du DPE.

Le jour du DPE : ce que le contrôleur regardera

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1. Ventilations permanentes
Lors du diagnostic pas la peine de montrer une ventilation avec interrupteur ... ça comptera pour du beurre… ou presque car le contrôleur requalifiera le système en un simple « ventilation par ouverture des fenêtres ». En effet, seules les ventilations permanentes sont retenues.

2. L'hygro B, la chouchou du DPE
Selon Steve qui a effectué notre diagnostic-test pour ce reportage, la VMC hygro B représente le meilleur rapport efficacité prix pour gagner des points dans un DPE. Le principe de ce système : une ventilation qui fonctionne au rythme du niveau de l’humidité. Le double flux, c’est le top, mais beaucoup plus cher.

3. Voir ... mais pas tester
Le contrôleur voudra tout voir. Il doit vérifier l’existence d’un moteur pour noter la présence d’une VMC ou d’une ventilation hybride. Idem pour les Double flux ou hygro dont il relèvera la présence de bouches d’extraction ou d’insufflation (Hygro B). Curieusement il n’est pas demandé de vérifier le bon fonctionnement.

4. Ventiler à la force du poignet
Tenez-vous bien, si le contrôleur ne constate aucun système de ventilation permanent il notera que votre maison est ventilée … par « ouverture des fenêtres ».

Le saviez-vous ?

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La ventilation fait perdre de l’énergie.

Et ça se calcule ! Les déperditions DR, engendrées par le renouvellement d’air font appel à des formules mathématiques en cascade particulièrement velues. On peut juste retenir qu’une ventilation simple flux hygro B améliore les performances jusqu’à 20 %. Une ventilation double flux c’est un gain de performance de 80 % comparé à une simple flux auto réglable et 90 % si la double flux est doublée par un puits climatique !

Ces solutions bien vues par le DPE pour passer au vert

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Le renouvellement d’air est donc le résultat d’un conflit d’intérêt entre la préservation de la qualité de l’air et les économies d’énergie. Pour contenter les deux, la réglementation a favorisé les systèmes d’aération régulés, à commencer par les Ventilations Mécaniques Contrôlées (VMC) recommandées depuis 40 ans cette année (décret de 1982).

1. La VMC simple flux (SF*)

C'est l'équipement le plus fréquent pour les pièces humides. Historiquement, c’est le plus ancien. Son fonctionnement est simple, peu coûteux et facile à entretenir. Un extracteur est placé dans les combles. Il est relié à des bouches d’aspiration placées dans les pièces humides. Des entrées d’air sont réparties dans les pièces principales, généralement en partie haute des fenêtres par souci de facilité d’installation.
*La version de base de la VMC SF est dite autoréglable. Son débit est autorégulé et constant.

2. L'hygroréglable

Un peu plus intelligent, il s'adapte à l'humidité. Il est possible d’utiliser des bouches d’aspiration dont l’ouverture se règle en fonction du taux d’humidité. Il s’agit alors d’une VMC simple flux hygroréglable de type A. Elle se transforme en type B si les entrées d’air sont réglables elles aussi. Transformer un équipement autoréglable en hygroréglable consiste donc à changer le groupe d’extraction et les bouches concernées. Cela ne coûte que quelques dizaines d’euros et le réseau de gaines est conservé (isolé en hygro B). Mais l’air extérieur entre toujours directement dans le logement, avec d’importants ponts thermiques au niveau des fenêtres. Il y a donc encore mieux !

3. La VMC double flux

L’idée de la double flux consiste à réchauffer l’air que l’on fait rentrer de l’extérieur avant de le diffuser dans la maison. On remplace l’air certes mais en limitant la perte de calories. Il faut d’abord créer un réseau d’entrée d’air spécifique différent de celui passant par les réglettes de fenêtres. Cet air extérieur et propre passe par un caisson métallique placé dans le comble. Or ce caisson est chaud car il a vu passer l’air vicié et chaud que l’on extrait de la maison. Les deux airs viciés et sains ne sont pas en contact mais comme leurs tuyaux passent dans le même caisson en métal ils échangent leurs calories ! Malin ! L’installation est donc plus compliquée – et plus chère – puisqu’il faut un second réseau. De nombreuses variantes basées sur ce principe sont aujourd’hui proposées, avec un apport d’énergie par des solutions thermodynamiques, par exemple.

4. Le puits climatique couplé à un double flux

L’idée consiste toujours à faire entrer un air propre pour remplacer un air vicié et toujours à essayer de le réchauffer ! Au lieu de capter l’air près de la maison, l’idée consiste à poser une cheminée au sol à quelques dizaines de mètres de la maison et à faire circuler l’air sous terre pour le réchauffer avant de le faire entrer dans la maison, de le faire passer par l’échangeur double flux. Chaque degré gagné par ces circuits naturels (souterrain et échangeur thermique), est un degré que la chaudière n’aura pas à aller chercher !