Assemblages traditionnels pour la charpente

Construction charpente 3 min de lecture

Les assemblages de charpente traditionnels reprennent les mêmes principes que ceux utilisés pour la menuiserie, mais en les adaptant à la dimension des pièces.

Qu'est-ce qu'une charpente traditionnelle ?

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Les différents assemblages que nous allons détailler plus loin, sont ceux que l'on retrouve sur les charpentes traditionnelles. La charpente traditionnelle ? C'est celle que l'on retrouve principalement dans le bâti ancien, faite de poutres imposantes et de pièces de bois solides, assemblées entre elle avec un art maîtrisé. La charpente traditionnelle, contrairement à la charpente industrielle, n'a pas besoin de connecteurs métalliques. Si quelques pièces de métal peuvent entrer dans la composition de certains assemblages, pour en renforcer la solidité, ceux-ci sont généralement fait de découpes précises et de chevilles en bois. La charpente traditionnelle est belle et mérite, lorsque cela est possible, de rester apparente. Voici un aperçu des différents assemblages traditionnels couramment utilisés en charpente.

Différentes techniques

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Le moisement
Dans cette configuration, l’arbalétrier est bloqué entre deux entraits (moisés) qui l’enserrent comme une mâchoire. Une cheville ou un boulon vient ensuite verrouiller l’ensemble.

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Entre l'entrait et le poinçon central
C’est un classique tenon mortaise, à la différence qu’il y a toujours un jeu d’au moins 2 cm entre les deux pièces. La liaison est souvent renforcée, et réglée, par un étrier métallique boulonné.

Enfourchement de panne faîtière
La panne horizontale fait office de tenon et s’emboîte en tête du poinçon vertical. Cette liaison supporte souvent le rallongement de panne en sifflet. Les deux morceaux de la panne sont solidarisés sur le poinçon par des chevilles de bois. Juste en dessous, le départ d’arbalétrier est traité comme sa liaison avec l’entrait.

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Tenon en biais à repos (ou embrèvement)
Avec le système précédent, c’est le tenon, tronqué, qui supporte les charges. En pratiquant une entaille dans la pièce mortaisée, il se créer une butée, un repos, qui permet de mieux répartir les charges. C’est l’assemblage classique des arbalétriers sur les entraits. L’embrèvement peut être double : il dessine alors une ligne brisée.

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Tenon et mortaise en biais
C’est un assemblage simple, mais à tenon complexe, utilisé pour relier l’arbalétrier, la pièce disposée dans le sens de la pente et l’entrait horizontal.

Assemblage à queue d'aronde
En charpente, une variante permet de relier les solives à plat joint sur les muraillères. Elle est encore utilisée lorsque le plafond reste apparent.

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Le terme d’enture désigne tous les assemblages bout à bout. Ce n’est donc pas une technique particulière mais plutôt un synonyme d’aboutage. En menuiserie, il s’agit notamment de réparer un pied de meuble ou de rallonger une pièce. En charpente, cela concerne plutôt les pièces d’appui, comme les pannes pour assurer la continuité de la toiture. Sauf pour les sablières qui reposent sur les têtes de mur, ces assemblages doivent toujours se situer au droit d’un appui, une ferme notamment.
L’enture simple est à sifflet, en coupe biaise. Pour réduire les glissements, on peut aménager des repos, en coupant la pointe des sifflets. C’est fréquent en charpente. L’assemblage en lui-même peut être bloqué par des chevilles de bois, voire des pigeons. Il est également possible de compliquer l’aboutage à loisir, en double sifflet inversé, à enfourchement croisé ou le célèbre Trait de Jupiter dont la réalisation relève plus de la satisfaction personnelle que d’une réelle efficacité.