C'est le gros point de faiblesse des maisons isolées : les ponts thermiques. Ceux-ci réduisent considérablement l'efficacité de l'isolation, aussi mieux vaut les repérer rapidement pour régler le problème et éviter des désordres plus ennuyeux.
La chasse aux fuites d'air
La chaleur emprunte toujours le chemin le plus facile pour passer du volume le plus chaud vers le plus froid, autrement dit de l'intérieur vers l'extérieur en hiver. L'isolation s'oppose à ce transfert en créant une barrière. Un pont thermique, c'est comme une brèche dans l'étanchéité d'une piscine : il ne faut pas grand-chose pour occasionner d'importants dégâts. Un pont thermique est donc un petit défaut de la protection qui favorise les échanges entre l'intérieur et l'extérieur. Ce sont des fuites thermiques. Si elles sont négligeables lorsque le bâtiment entier n'est pas isolé, elles peuvent représenter jusqu'à 40 % des pertes résiduelles après isolation.
Comment localiser ces fuites ?
Ces fuites sont principalement situées aux changements de plans, entre les murs et les planchers, les murs et le toit, les parois opaques et les baies. Ces pertes aux liaisons sont des ponts thermiques linéaires, exprimés par le coefficient linéique Ψ (psi), en W/m.K. D'autres ponts thermiques sont créés lorsque l'isolation est traversée par des éléments qui ne sont pas isolants. Il s'agit, par exemple, des montants en bois qui encadrent l'isolant en toiture, ou encore, dans une MOB, des joints des blocs isolants, des profilés ou des chevilles métalliques de fixations diverses. Ce sont alors des ponts thermiques intégrés, exprimés par le coefficient χ (Ki ou Chi) en W/K.
Un trou favorise tous les échanges possibles, et ne se limite pas à la fuite de la chaleur. Il constitue aussi un défaut d'étanchéité à l'air.
Comment voir les ponts thermiques ?
Un transfert de chaleur ne se distingue pas à l'œil nu, mais apparaît clairement sur l'écran d'une caméra thermographique, dite à infrarouge. Son capteur réagit aux différences de température et crée une image variant du bleu profond (froid) au jaune vif (chaud). Depuis l'extérieur, les ponts thermiques sont visualisés par des couleurs chaudes. Depuis l'intérieur, c'est l'inverse, elles sont bleues. Une caméra thermographique est chère. Mais il est possible de la louer, de préférence en hiver, en période de chauffe, et lorsque la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur est la plus grande, le matin ou le soir, par exemple.
Plus qu'une fuite de chaleur
Un trou favorise tous les échanges possibles, et ne se limite pas à la fuite de la chaleur. Il constitue aussi un défaut d'étanchéité à l'air, qui s'établit dès qu'il y a une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur. Cette différence est provoquée par les conditions climatiques, le vent, les écarts thermiques ou le système de ventilation. Avec la chaleur et l'air, passe aussi la vapeur d'eau. En se refroidissant (en approchant de l'extérieur), celle-ci se condense, redevient liquide, provoque des désordres (moisissures, dégradations) et réduit considérablement l'efficacité de l'isolation. Ces transferts de vapeur d'eau sont généralement contrôlés par la mise en place d'un pare-vapeur ou d'un frein-vapeur hygrorégulant. Étanches, indépendants et continus, ces écrans règlent par la même occasion une bonne part des défauts d'étanchéité à l'air.
En résumé
Les défauts d'étanchéité à l'air sont localisés au niveau des menuiseries (41 %), du réseau électrique (38 %), des gaines techniques et de l'accès au comble (12 %) ou du réseau de plomberie (7 %).