Réaliser une extension, en particulier sous la maison, impose d’adapter le réseau d'eau qui alimente la maison. Cela conduit à considérer quelques subtilités. Par exemple, en sous-sol, comment évacuer l’eau quand l’aval se situe au-dessus de l’amont ?
Evacuer les eaux usées
Cette question de réseau d'eau en sous-sol est à aborder dès la conception de l’extension car, en plus de déterminer les besoins, vous allez devoir trouver le moyen de les faire circuler le plus discrètement possible.
Quel que soit ce que vous décidez d'installer dans votre sous-sol, cuisine, salle-de-bains, WC, une constante demeure : il faut évacuer les eaux usées. Le point de sortie se trouvant au-dessus du point d'arrivée d'eau, le système d'évacuation doit être bien pensé et efficace pour ne pas risquer d'inonder le sous-sol ! Tout cela s'étudie donc avec minutie au moment de l'élaboration du projet pour prendre les dispositions nécessaires à un bon fonctionnement du réseau.
La solution pour l'évacuation des eaux usées se trouvant en contre bas du réseau est bien évidemment une pompe ou une station de relevage. Celle-ci sera différente selon ce que vous devez évacuer : des eaux chargées (WC) ou des eaux usées (salle de bains, cuisine)...
N’oubliez pas que le réseau progresse toujours du plus gros diamètre vers le plus petit.
Quelle adduction d'eau dans un sous-sol ?
L’alimentation en eau de votre extension ne présente pas de difficultés particulières puisqu’elle est distribuée sous pression. L’eau arrive sans problème sous les combles ou dans le sous-sol. Vous pouvez créer une dérivation sur une canalisation existante qui passe à proximité, à condition qu’elle présente un diamètre intérieur au moins équivalent à celui que nécessite le plus gros équipement que vous souhaitez raccorder. Pour mémoire, un diamètre de 14 mm est nécessaire pour une baignoire, de 12 mm pour un évier ou une douche et de 10 mm dans tous les autres cas (lavabo, WC, électroménager…). D’autre part, si plusieurs équipements sont raccordés, le diamètre augmente en conséquence. Par exemple, pour équiper une cuisine avec un évier et deux machines à laver (linge et vaisselle), comptez 14 mm de diamètre. Pour une salle de bains complète comportant une baignoire, un ou deux lavabos et un WC, passez en 16mm. N’oubliez pas enfin que le réseau progresse toujours du plus gros diamètre vers le plus petit. Inutile et même néfaste de brancher du 14 sur un tuyau de 12.
Pour l’eau chaude posez-vous la question d’une production secondaire d’appoint. Si le ballon ou la chaudière sont éloignés, la production secondaire permet de réduire le temps d’attente avant de disposer de l’eau chaude et évite de doubler la dérivation jusqu’à l’extension (eau chaude et froide). Pour une utilisation ponctuelle, un chauffe-eau à gaz ou un petit ballon peuvent être utiles, si vous pouvez raccorder le premier à une évacuation des fumées (ventouse ou cheminée) et si vous ne souhaitez pas remplir une baignoire pour le second.
Le cuivre demeure le matériau préféré du bricoleur compte tenu de sa souplesse d’adaptation, du choix des accessoires, de sa simplicité de mise en œuvre (une fois les techniques de soudure maîtrisées) et de sa robustesse garantie. Mais ses challengers, à commencer par les tubes en matériaux de type PER (PEX polyéthylène réticulé), proposent des alternatives intéressantes pour la réalisation d’hydrocâblages, à encastrer dans les murs ou à noyer dans les dalles. Le montage fait alors appel à des raccords spéciaux, à visser ou à sertir.
Quelle évacuation d'eau ?
Quand l’extension est située au-dessus du sol, il est plutôt facile de créer un réseau d’évacuation gravitaire (c’est la définition de la norme P16-250). À partir de l’équipement sanitaire, un lavabo par exemple, il faut d’abord prévoir un siphon de 50 mm de hauteur, pour les odeurs, puis descendre en pente douce, du plus petit au plus gros diamètre d’évacuation, dans le sens de l’écoulement. Par simplification, retenez une canalisation de 32 mm pour un lavabo, 40 mm pour un évier ou une douche, 50 mm pour une baignoire et 100 mm pour un WC. Bien sûr, si vous raccordez plusieurs équipements à la même évacuation, il faut alors calculer les débits et prévoir le diamètre adapté, en fonction de la longueur à couvrir, du nombre de coudes, avant d’arriver à la descente. C’est, forcément, un peu plus compliqué. C’est une norme européenne !
Lorsque votre installation se situe en dessous du niveau du réseau d’évacuation principal, tout cela fait l’objet d’une autre partie de la norme (P 16-250-4). Parce qu’il n’y a pas d’autres possibilités que d’installer une pompe de relevage. Heureusement, celle-ci se décline en différents modèles en fonction du nombre d’équipements sanitaires à desservir et de la présence ou non d’un WC. Installer une évacuation en sous-sol consiste donc à créer un réseau selon les mêmes prescriptions que s’il se trouvait à l‘étage au-dessus, puis à la raccorder à la pompe, qui prend le relais pour remonter les eaux usées jusqu’à l’évacuation principale. La pompe est à déclenchement automatique. Elle se raccorde à une prise électrique et un clapet anti-retour prévient les reflux en cas de problème. Mais attention à ne pas utiliser votre installation en cas de coupure de courant !