Créer un studio en sous-sol appelé aussi souplex, c'est un sacré défi. Il faut d'abord analyser l'humidité des murs. Les problèmes liés aux infiltrations et aux remontées capillaires sont extrêmement variés. Cela peut se limiter à une vague odeur de renfermé ou aller jusqu’à la résurgence et au ruissellement dès deux jours consécutifs d’averses. Forcément, les solutions à apporter sont à adapter.
Infiltrations ou remontées capillaires ?
Les infiltrations passent directement au travers des matériaux en empruntant les fissures, petites ou grandes. Les remontées capillaires affectent les murs au-dessus du niveau du sol. L’eau profite de la structure intérieure des matériaux de construction pour s’élever sur plusieurs dizaines de centimètres avant de s’évaporer.
Quoiqu'il en soit, qu'il s'agisse d'infiltration ou de remontées capillaires, l'humidité n'est pas bonne pour la maison. Elle crée une ambiance malsaine, favorisant le développement de champignons et contribue à la détérioration rapide des matériaux. D'où l'impérieuse nécessité de traiter le problème pour votre santé et celui de votre maison.
Une maison trop étanche n'est pas non plus la solution et cela n'éviterait d'ailleurs pas l'accumulation d'humidité à l'intérieur à cause du phénomène de condensation. L'idée maîtresse est d'éviter à l'eau de pénétrer dans votre habitation en passant par le sol et en remontant le long des murs. Mais il ne faut pas oublier non plus que les murs doivent aussi respirer pour évacuer l'humidité qui peut s'accumuler à l'intérieur d'une habitation. Il suffit "juste" de trouver le bon équilibre.
Les infiltrations et la pression hydrostatique sont les causes principales de l’humidité en sous-sol.
Créer une barrière étanche
Dans les bâtiments récents, une arase étanche crée une barrière infranchissable. Dans un bâtiment ancien, les remontées capillaires affectent les pieds de murs et la partie haute du sous-sol lorsqu’il est enterré en partie seulement.
La pression hydrostatique fait flotter les bateaux. C’est la force que l’eau exerce sur les parois de la coque. Le profil de celle-ci privilégie une pression vers le haut. Archimède est content, les supertankers ne coulent pas malgré leurs milliers de tonnes. Mais il n’est pas prévu qu’une maison flotte. Et si sa coque n’est pas étanche, elle prend l’eau.
Les infiltrations et la pression hydrostatique sont les causes principales de l’humidité en sous-sol. Elles sont directement liées à la nature du terrain, au niveau de la nappe. La réglementation distingue trois niveaux d’eau. Ces trois niveaux sont pris en compte dans le cas d’une nappe d’eau. Pour les eaux de ruissellement et d’infiltration, le niveau EB a été déterminé au point bas du tuyau de drainage (fil d’eau) lorsqu’il y en a un, ou du niveau du terrain imperméable lorsqu’il n’y en a pas.
EB correspond au niveau le plus bas, c’est-à-dire là où l’eau est présente en permanence.
EH correspond au niveau atteint en cas de crue décennale.
EE est le plus haut niveau atteint et connu.
Pour en terminer avec les définitions, les travaux destinés à se protéger des dégâts occasionnés par l’eau sont tous des cuvelages, traités dans le DTU 14.1. Le cuvelage “avec revêtement d’imperméabilisation” concerne les interventions par l’intérieur. Le cuvelage “avec revêtement d’étanchéité” peut intervenir des deux côtés, intérieur et extérieur.
Une imperméabilisation est suffisante pour un sous-sol non aménagé dont les murs peuvent présenter des traces d’humidité sans écoulement. Une étanchéité est recommandée si ces traces d’humidité sont exclues, et notamment si le sous-sol est aménagé.
Imperméabiliser par l'intérieur
La première technique consiste à appliquer un mortier hydrofuge spécial, soit mince (entre 3 et 4 mm), soit épais (entre 24 et 30 mm). La plus grosse épaisseur est pour le sol, la plus fine pour les murs. Auparavant, tous les angles (mur/sol, mur/mur) sont doublés d’une gorge arrondie en mortier standard fortement dosé. En version épaisse, le mortier hydrofuge est appliqué en trois couches, gobetage mince puis deux passes successives.
L’application d’une résine hydrofuge est un autre moyen d’imperméabilisation pour les murs ou les sols. La réalisation d’une gorge dans les angles est recommandée. Notez qu’il existe différents procédés sous avis technique qui peuvent mettre en œuvre l’une des deux techniques ou les combiner.
Etanchéifier par l'extérieur
L’intervention par l’extérieur nécessite évidemment de déchausser les semelles jusqu’à leur base. L’étanchéité est obtenue par l’application d’un revêtement étanche. Il peut être bi-couche (enduit, asphalte…) ou monocouche (PVC…), à mettre en place en même temps que l’isolation et le drainage. En rénovation, il est possible de traiter les murs périphériques mais pas la dalle de sol. Une étanchéification par l’intérieur est également envisageable, mais c’est du ressort d’une entreprise spécialisée.
Evacuer l'eau
Le drainage
Le drainage est nécessaire lorsque le terrain est peu perméable et que les eaux d’infiltration peuvent s’accumuler le long des murs enterrés. En parallèle, il faut impérativement prévoir le moyen d’évacuer l’eau collectée car si elle reste dans le drain le remède risque d’être plus mauvais que le mal.
La tranchée drainante fait le tour de la maison sauf si le terrain est en forte pente. Le côté aval n’est alors pas drainé. La tranchée descend jusqu’au niveau des fondations mais pas plus bas. Le drain (Ø 100 mm) est posé sur une forme en béton maigre. La tranchée est ensuite remplie de plusieurs couches de granulats, du plus gros au plus fin, du fond de la tranchée vers le sol fini. Cela donne par exemple une première épaisseur de cailloux 30/60 entourant le drain, puis des graviers 10/20, des gravillons 5/15 et du sable 0/3.
L’exemple donné ici est suffisant pour les cas courants. Il existe des adaptations notamment en décalant la tranchée drainante à 2 mètres de distance des fondations. Ces dispositions sont traitées dans le DTU 20.1 P4 annexe A.