La véranda d’aujourd’hui est une véritable pièce à vivre, au point qu’elle est de plus en plus souvent intégrée à l’espace habitable. Mais attention à l’effet de serre, aux conséquences immédiates sur le réchauffement climatique de votre salon ! Heureusement, il est plus facile à contrôler que celui de la planète.
Histoire de véranda
Le concept de la véranda est né au XIXe siècle grâce au développement conjoint de la sidérurgie pour la structure, et du verre plat pour les ouvertures. Longtemps cantonnée au jardin d’hiver, elle est désormais habitable toute l’année ou presque… Car les progrès en matière d’isolation thermique des vitrages, d’étanchéité à l’air et de contrôle domotique ont été “considérables”. En plus de créer de l’espace habitable, la véranda valorise la maison en renforçant son cachet. Elle apporte une touche d’originalité, un style qui en fait un investissement rentable dans une perspective de revente. En version bioclimatique, c’est un atout précieux pour les économies d’énergie.
Avant de se lancer ...
Puis-je construire une véranda ?
La véranda est une structure légère composée de profilés assemblés entre eux. Ce principe de construction permet donc de l’adapter partout, à condition de disposer d’une emprise au sol minimale. Pour la considérer comme une véritable pièce, il faut au moins 15 m2 de surface avec une profondeur d’au moins 3 mètres par rapport à la façade. Très souvent, la véranda remplace une terrasse existante : l’emprise est la même. Mais vous devrez probablement prévoir de couler une nouvelle dalle et une semelle périphérique. Car si la structure est légère, n’oubliez pas que vous allez créer une véritable pièce à vivre. À ce sujet, l’exposition joue un rôle, le sud est à privilégier. Mais des solutions existent dans tous les cas. Attention à la hauteur du toit existant si votre maison est de plain pied, sans étage. Il faut pouvoir glisser la véranda sous la gouttière. Sinon vous allez devoir reprendre la couverture. C’est possible bien sûr, mais c’est plus cher.
Quels travaux faut-il envisager ?
La préparation du chantier et l’adaptation de l’existant imposent des interventions de maçonnerie et de terrassement puisqu’il faut décaisser puis couler la dalle. Plus tard, il faudra peut-être ouvrir la façade pour créer la liaison entre le salon et la nouvelle pièce. Pour le reste, il s’agit de travaux de menuiserie et de charpente. Un chantier moyen dure environ un mois hors finition. Le plus long étant souvent le terrassement et le béton.
Que dit la loi ?
Comme il y a une modification de l’aspect extérieur et une création de surface de plancher, il faut, au minimum, déposer une déclaration de travaux en mairie. L’obtention d’un permis de construire complet devient nécessaire au-delà de 40 m2 de surface créée ou si la surface de plancher totale (existant et extension) dépasse 170 m2 . Le recours à un architecte est alors obligatoire. La surface nouvelle doit être déclarée aux services fiscaux. Si vous habitez dans un lotissement, vérifiez qu’une approbation (conseil syndical, assemblée générale) n’est pas requise. Surtout, discutez de votre projet avec vos voisins directs. Et tenez compte de leurs remarques éventuelles.
Côté location , la loi Boutin ayant introduit en 2009 l’obligation de mentionner la surface habitable dans le contrat faut-il ou non compter la véranda ? En théorie non sauf si cette dernière est isolée et chauffée. Cette notion a aussi son importance dans le diagnostic de performances énergétique.
Pour concevoir sa véranda, il faut aussi tenir compte de facteurs particuliers, et notamment de l’effet de serre.
La véranda, espace multiservice
La véranda, comme la piscine, arrive en tête des aménagements rêvés. Entre la maison et le jardin, elle tire parti des deux univers, le confort de l’une, la lumière de l’autre. Cela passe par une phase de conception rigoureuse, une mise en œuvre soignée et des matériaux de qualité. Sinon, le froid, l’humidité, le bruit et la canicule pourraient bien jouer les passagers clandestins.
Il faut donc considérer la véranda comme une extension classique et en respecter les règles de construction. Elles sont immuables, à savoir une fondation stable, une structure porteuse, une étanchéité parfaite et une isolation thermique performante. La différence est que les moyens utilisés pour atteindre ces objectifs sont spécifiques. En parallèle, il faut aussi tenir compte de facteurs particuliers, et notamment de l’effet de serre.
Emplacement et orientation
L’emplacement idéal de la véranda est orienté vers le sud. À l’est, vous disposez de la lumière du matin. À l’ouest, il y a un risque de surchauffe en fin de journée. Au nord, il faut une isolation renforcée. Cela étant, dans la plupart des cas, cette pièce bénéficie de plusieurs expositions, puisqu’elle est ajoutée au plan de façade. Par exemple, une véranda installée côté est possède aussi une paroi côté sud, et une troisième côté nord. En adaptant sa largeur en façade ou la profondeur de ses côtés, vous privilégiez une exposition plutôt qu’une autre. En résumé, si l’emplacement de la véranda est généralement imposé par la configuration des lieux, son exposition reste toujours adaptable.
Le soubassement
Façon muret maçonné ou composé de panneaux opaques, le soubassement réduit un peu l’éclairement, transforme visuellement le projet, mais facilite souvent l’aménagement : les parois extérieures peuvent être utilisées pour adosser un meuble bas ou un canapé, sans que leur dos soit visible depuis le jardin. Étudiez cette option pendant la conception. Car elle a aussi un intérêt économique : un muret, monté par vos soins ou pas, c’est autant de surfaces de structure et de vitrages en moins.
Les matériaux
L'aluminium
Léger, résistant, il est bien adapté aux menuiseries de grandes dimensions et donc à celle des vérandas. La conception repose sur des profilés et un assemblage par connecteurs vissés. Elle est réalisée sur-mesure ou proposée en kit.
Le PVC
Ce matériau est un bon isolant thermique. Associé à des vitrages performants, il apporte une bonne réponse aux problèmes de condensation courants dans une véranda. Des solutions existent en kit ou sur-mesure.
Le verre
Le vitrage en couverture semble s’imposer d’évidence mais prévoyez impérativement une protection solaire extérieure : il n’y a pas d’autres solutions pour maintenir une température supportable en été. Attention aux châssis ouvrants en toiture : ils sont efficaces bien sûr. Mais comment ferez-vous en cas d’absence ? Allez-vous les laisser ouverts (pluie, cambriolage) ? Ou les fermer (surchauffe) ? L’automatisation peut apporter une solution. Une autre consiste à remplacer les vitrages par des remplissages opaques, voire une couverture d’apparence classique (tuile, bardeaux métalliques…).
La véranda bioclimatique est à l’offre industrielle ce que la Formule 1 est à la berline familiale.
Les premiers choix
Le toit de la véranda est idéal pour collecter l’eau nécessaire à l’arrosage d’un jardin d’agrément. Comptez une capacité de stockage de 100 litres au mètre carré maximum. Profitez des travaux de terrassement pour enterrer la cuve et prévoyez un trop-plein en direction de l’évacuation principale. Si vous optez pour une couverture opaque, envisagez l’option chauffe-eau solaire (Cesi) ou capteurs photovoltaïques. La structure de la véranda permet de tout combiner, panneaux, remplissages, vitrages… La véranda est souvent exposées aux tentatives d’effraction. Ses nombreux vitrages la rendent difficile à protéger. En plus des verres spéciaux, pensez à l’alarme électronique. Choisissez avec soin l’emplacement du détecteur de mouvement pour prévenir les déclenchements intempestifs. Les détecteurs de chocs ou de bris de vitre sont efficaces.
La véranda bioclimatique
La véranda bioclimatique est à l’offre industrielle ce que la Formule 1 est à la berline familiale. Chaque paramètre est étudié pour gagner en performance, dans le cadre d’une étude globale des caractéristiques thermiques de l’ensemble du logement. Il n’y a donc pas de kit ou de prêt-à-poser dans ce domaine. Seulement du sur-mesure, généralement piloté par un bureau d’étude thermique. Cette stratégie est plus facile à mettre en œuvre pour une nouvelle construction car il faut tenir compte de très nombreux critères (ensoleillement, orientation, topographie, localisation, besoins de chauffage…). En rénovation, le bâti existant et ses défauts limitent les performances. Mais en privilégiant le contrôle solaire passif, la véranda conserve son efficacité pour apporter de l’énergie en intersaison, sans refroidir la maison en hiver ou la surchauffer en été. Cela passe en priorité par une excellente isolation thermique puis par l’installation de brise-soleil en toiture et en façade. Ces derniers laissent plus ou moins passer le soleil, selon la saison ou l’heure de la journée, en réglant soigneusement l’inclinaison de leurs lames.
Une forme adaptée
Le principe des châssis assemblés pour monter les parois et la toiture d’une véranda autorise toutes les formes. Il n’y a donc pas de limite technique. Les 13 500 m2 de la Nef du Grand Palais à Paris, construite en 1897, suffisent à le démontrer. Mais si vous l’accolez à un pavillon de banlieue, ça va faire désordre ! Ainsi, la première règle est d’abord esthétique : il faut juger le projet dans son ensemble, maison et véranda. Le montage des photos numérique et les logiciels d’architecture gratuits disponibles sur Internet permettent de varier les propositions à loisir. Vérifiez ensuite les contraintes techniques (terrassement, modification de façade…) et le coût. Plus la structure est complexe, plus c’est cher.
Pour plus de performance
Inertie de masse ou répartition ?
Que faire de l’énergie solaire captée par les vitrages de la véranda ?
La première solution consiste à la stocker pour en bénéficier une fois le soleil couché. C’est le principe du déphasage thermique. La chaleur est absorbée par les matériaux à forte inertie du sol ou du mur d’adossement, puis lentement restituée dans les pièces adjacente. Le béton en forte épaisseur est un bon candidat pour le stockage. Pour le mur d’adossement, la terre cuite en briques pleines, l’argile crue en adobe (briques séchées) sont des alternatives efficaces. L’énergie est disponible au moment le plus utile. Mais le procédé est peu réactif.
La seconde solution applique le principe opposé : dès sa production, la chaleur captée est distribuée dans les pièces adjacentes voire dans toute la maison via des ventilateurs autonomes ou la VMC.
Pour choisir entre les deux, soyez pragmatique. L’inertie de masse est un atout pour une véranda bioclimatique. La répartition est la mieux adaptée à l’offre industrielle ou à la rénovation.