Économique à l’achat, facile à poser, résistant à la pression, insensible au vieillissement et sans risque pour la santé. Désolé, le matériau idéal n’existe pas. Mais que cela ne vous empêche pas de choisir : ce sera toujours mieux que d’aller tirer l’eau au puits !
Quel matériau choisir ?
Il est bien loin le temps où la majorité des canalisations étaient faites de plomb. Les plombiers ont désormais à dispositions de nombreux matériaux pour réaliser le distribution de l'eau à l'intérieur des habitations. Tous sont reconnus comme inoffensifs pour la santé. Au menu des matériaux utilisables : le cuivre, l'acier galvanisé, le PVC, le PER, le multicouche et le flexible.
Il faut d'abord déterminer quel réseau vous souhaitez mettre en place : s'agit-il du réseau d'eau potable ? Les canalisations devront-elles transporter de l'eau chaude ? Cela concernera-t-il le chauffage ? Ou bien allez-vous mettre en place le réseau d'évacuation des eaux usées ? Autant de paramètres à prendre en compte pour faire le bon choix... Sans compter la pose : si vous le faites vous-même ou que vous faites appel à un professionnel le problème se pose différemment, certains matériaux demandant un minimum de savoir-faire...
Chacun présente ses avantages et ses inconvénients. Ils sont plus ou moins faciles à installer et surtout plus ou moins performants et durables. A vous de voir ce qui correspond le mieux à vos attentes et à votre bourse !
Les 6 types de matériaux
Le cuivre
C'est le matériau traditionnel le mieux maîtrisé par les professionnels. Il existe sous deux formes, en tubes rigides écrouis ou en couronne souple (recuit). Les performances mécaniques pour les deux présentations sont comparables pour des usages domestiques. Depuis le temps que le cuivre est utilisé, aucun inconvénient majeur n’a été révélé à ce jour. Les très nombreux accessoires permettent à tous de l’utiliser, des débutants, avec les raccords automatiques, jusqu’aux plombiers aguerris par des années de pratique du brasage.
- Intérêts
Le cuivre se met en forme à volonté, résiste à la pression, à la chaleur, à la corrosion. Il se dilate peu. Il est antibactérien.
- Défauts
Son prix est élevé, et suit les montagnes russes du cours des matières premières. Pour une installation complète, il faut un certain savoir-faire pour réduire les coûts, les raccords soudés restant, de loin, les plus économiques.
L'acier galvanisé
Son utilisation n’est pas ébruitée, pourtant, l’acier galvanisé équipe bon nombre d’installations sanitaires construites jusque dans les années 80. Son succès discret est principalement lié à son coût : il est moins cher que le cuivre pour les mêmes usages en distribution sanitaire, mais il est moins performant. Lui aussi bénéficie d’une gamme complète d’accessoires.
- Intérêts
Les tubes en acier galvanisé sont encore commercialisés, principalement pour les opérations de remplacement et d‘entretien, sur des installations existantes.
- Défauts
La couche de galvanisation est sensible à la qualité de l’eau et à la température, à partir de 60 °C. La corrosion interne finit par boucher les tuyaux.
Le PVC
Comme son nom l’indique, la composition du PVC surchloré a été modifiée pour résister à la pression et permettre son usage en distribution sanitaire. Comme son homologue pour l’évacuation, les raccords sont collés. Une gamme complète d’accessoires permet de le raccorder à une installation existante.
- Intérêts
L’assemblage par collage est simple à maîtriser.
- Défauts
Les tubes ne peuvent pas se cintrer. Les risques de fuite aux raccords sont importants. Ces réseaux sont principalement utilisés dans l’industrie, très peu dans l’habitat.
Le PER
Le polyéthylène réticulé (PER ou PEX) est en passe de devenir la star des professionnels, qui l’emploient dès qu’ils en ont l’occasion. Il se présente sous la forme de couronnes, en tube nu ou sous un fourreau. Son raccordement est réalisé à l’aide de systèmes de connexions adaptés, qui peuvent nécessiter un outillage spécifique. Le PER est compatible avec tous les usages domestiques, pour les réseaux sanitaires comme pour le chauffage, en froid comme en chaud. En option, il peut être agrémenté d’une BAO (Barrière Anti-Oxygène), un traitement intérieur complémentaire qui réduit la formation de boues dans les installations de chauffage. Les tubes en PER ne peuvent pas être posés en apparent. Ils doivent être encastrés ou placés derrière un coffrage.
- Intérêts
Le prix ! Mais cela concerne le matériau seul. Il est utile de faire une étude comparée, qui intègre aussi les accessoires et l’outillage. D’autre part, le PER ne s’entartre pas et n’est pas sensible à la corrosion.
- Défauts
Son coefficient de dilatation est important. La mise en œuvre sous fourreaux est recommandée. Le PER se cintre mal : son rayon de courbure est conséquent, il se pince facilement et il faut le maintenir en position. Il durcit avec le froid, ce qui peut rendre difficile sa mise en place. Une pose mal maîtrisée peut provoquer des fuites aux raccords.
Le multicouche
C’est la version bodybuildée d’un tube en PER, puisqu’il se compose de deux tuyaux en plastique, intérieur et extérieur, séparés par une feuille d’aluminium soudée. Cette conception en sandwich permet de résoudre la plupart des inconvénients du PER classique (sensibilité UV, embouage…). Le multicouche est disponible en barres et en couronnes. Il se pose en apparent ou en encastré. Les systèmes de raccordements par sertissage ou démontables sont comparables à ceux des tubes en PER.
- Intérêts
Son coefficient de dilatation le rapproche des tubes métalliques. Grâce à l’aluminium, il reste repérable au détecteur de métaux, pratique lorsqu’il faut percer une dalle de plancher chauffant. Sa longévité est d’au moins 30 ans. La mise en œuvre des raccords n’exige pas de formation spécifique comme le soudage. Le multicouche est cintrable à la main et le cintrage est réversible. Il est moins bruyant que le cuivre.
_ Défauts
En apparent, cela reste un tube plastique, même s’il peut être peint. Il peut fléchir en parcours horizontal et résiste moins aux chocs que le métal. Moins cher que le cuivre, il est plus cher que le PER.
Le flexible
Il se compose d’un tuyau intérieur en EPDM (caoutchouc synthétique) qui assure l’étanchéité, doublé d’une tresse en acier inox qui résiste à la pression. Il comporte des raccords à ses extrémités, adaptés à l’usage (15/21, 20/27, M/F, robinetterie…), dont un au moins est à écrou tournant pour éviter les torsions lors du montage.
- Intérêts
C’est le moyen le plus pratique pour le dernier kilomètre, c’est-à-dire la distance entre la canalisation fixe et l’équipement sanitaire à raccorder, puisque le flexible tolère les décalages. Il peut aussi être monté entre deux tronçons fixes et traverser des parois sous fourreau. Pour la distribution sanitaire, sa longueur est limitée à 80 cm (2 m pour le chauffage). Il résiste à 10 bars de pression.
- Défauts
Le flexible est plutôt cher à l’achat. Il est interdit d’en abouter deux pour dépasser les 80 cm.
Mélanger les matériaux ? Oui mais ...
Apparentements terribles
Il est parfaitement possible d’utiliser des matériaux différents pour concevoir son réseau de distribution. Et c’est même toujours le cas, du fait de la multiplicité des canalisations, vannes, robinetteries et autres raccords. En revanche, certains couples ont du mal à cohabiter, au point que cela peut provoquer la rupture prématurée de l’installation. Le raccordement entre de l’acier et du cuivre s’effectue par l’intermédiaire d’un raccord en laiton, dont le potentiel est intermédiaire (alliage Cu/Zn) de façon à assurer une liaison cuivre/laiton puis laiton/acier. En revanche, la liaison directe entre des tubes de cuivre et des tubes ou des pièces en acier inoxydable est autorisée.
En outre, il ne faut pas mettre en contact le cuivre ou ses alliages avec l’aluminium (radiateurs, par exemple). La liaison doit être réalisée avec des raccords en fonte ou en acier. Les éléments en cuivre et alliages de cuivre ne doivent pas être placés en amont des canalisations en acier galvanisé. L’association de canalisations en cuivre et en acier galvanisé n’est pas admise dans les boucles de circulation d’eau chaude sanitaire. En aval, le raccordement d’un tube en cuivre à un réseau galvanisé doit se faire par l’intermédiaire d’un raccord, et non par brasage direct. D’autre part, les tubes en acier galvanisé ne doivent pas être parcourus par de l’eau à une température supérieure à 60 °C.