Prévenir des incendies les abords de votre maison

Les incendies de forêt sont d’abord des catastrophes naturelles. Ils font peu de victimes, grâce au dévouement des pompiers. Du fait de la typologie du bâti en France, les constructions sont souvent épargnées. Leur protection passe par la prévention.

La propagation

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En Californie, la tendance est de construire en bois au milieu de la forêt, qu’il s’agisse d’une bourgade ou d’un site isolé. Quand les flammes passent, elles ne font aucune différence entre une charpente et l’arbre sur pied. En France, les sites isolés sont plus rares, les maisons en bois aussi et, surtout, on ne peut pas construire n’importe quoi n’importe où. La réglementation peut apparaître pénible, mais, en matière de catastrophe naturelle et des incendies en particulier, ses effets sont bénéfiques.

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Quelques éléments pour bien comprendre

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La propagation du feu est d’abord déterminée par la météorologie. La sécheresse, sa durée, l’absence de précipitation et la température sont des facteurs aggravants, auxquels il faut ajouter la direction et la force du vent. Pour ce dernier point, un incendie provoque ses propres effets de vent particulièrement difficiles à anticiper.
La propagation est aussi conditionnée par la topographie et la végétation, sa nature, sa densité, sa hauteur, son entretien.
Le feu se propage par contact, de proche en proche. Il peut aussi provoquer un embrasement à distance par simple rayonnement du fait des températures élevées. Le développement le plus aléatoire est colporté par la dissémination d’éléments incandescents dans l’air, qui provoque l’allumage de foyers secondaires situés parfois à plusieurs centaines de mètres de distance.
Un incendie est très majoritairement d’origine humaine. Cela peut être un geste intentionnel ou le fruit d’une négligence. Vous pouvez en être le responsable, chez vous (barbecue, feu de broussailles, mégot, travaux de bricolage,…).
Dans un incendie, un bâtiment protégé et préparé reste le meilleur abri, bien plus efficace et identifiable qu’une voiture piégée par les flammes.
6000 communes réparties dans 32 départements sont distinguées comme présentant un risque incendie. Certaines d’entre elles disposent d’un PPRIF, un Plan de Prévention de Risque Incendies de Forêt.
Les propriétaires et/ou les occupants sont responsables de la protection des bâtiments et notamment de la mise en place de mesures de protection individuelle. Il s’agit d’affaiblir l’incendie à proximité des maisons, de retarder sa propagation au voisinage et de limiter les dégâts.

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En zone sensible, les terrains doivent être nettoyés pour éviter l’accumulation de végétaux inflammables qui accélèrent la propagation. Du côté de la maison, un périmètre minéral tout autour des bâtiments apporte une certaine protection.

Les étapes de la prévention

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Débroussailler

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Les propriétaires ont l’obligation de débroussailler dans un rayon de 50 m autour de leur habitation, voire 100 m dans certaines communes. Un chemin privé doit être nettoyé sur une bande de 10 m de chaque côté. En zone urbaine c’est toute la parcelle, bâtie ou pas, qui doit être nettoyée. Cette opération consiste à diminuer l'intensité et limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux. En clair, il faut éliminer les bois morts et tout ce qui est sec. Les arbres sont élagués jusqu’à 2 m de hauteur. Leur cime est rectifiée pour ne pas toucher celle des arbres voisins. Il ne doit pas y avoir de branche à moins de 3 m des habitations. Le sol doit être maintenu propre sous peine d'amende, de mise en cause pénale ou d'une franchise d'assurance.

Aménager le jardin

Les haies peuvent propager un incendie, surtout si elles se composent de végétaux inflammables, comme les résineux ou le pyracantha. Il faut donc aménager son jardin de façon à limiter la propagation. La solution radicale est de tout bétonner. Une solution intelligente est d’éloigner les arbres de la maison, de choisir des essences, plutôt des feuillus, au port limité, de répartir les massifs, etc. Certains détails sont importants. Le tas de bûches doit être éloigné de la maison, sans pour autant le rapprocher de celle du voisin. Il peut être judicieux de le regarnir à l’automne plutôt qu’au printemps. D’autre part, tout ce qui peut brûler dans un jardin est à éviter, à commencer par la cabane ou le mobilier en bois (préférer le métal), la citerne de gaz (à enterrer). Un parking extérieur aussi doit être éloigné de la maison (embrasement du véhicule qui se communique au bâtiment).

Protéger la maison

Sur le plan architectural, les formes les plus simples et compactes résistent mieux aux flammes. Les murs maçonnés, les enduits minéraux résistent bien au feu, mais pas les peintures, bardages et crépis plastiques ou de nombreux isolants thermiques utilisés en ITE (PSE, PU,…). Un périmètre minéral (béton, dallage) tout autour de la maison apporte une certaine protection. Attention également aux couvertures de la terrasse et de la véranda, souvent en bois ou en matière plastique.
Pour le toit, l’exposition au feu est maximale. La couverture, de préférence en tuiles, doit résister aux flammes et ne pas les communiquer à la charpente en dessous. Ainsi, elle doit être étanche et bien isolée (conduction), sans parties en bois apparentes (débords de toit) et sans matières plastiques (gouttières).
Paradoxalement, le bois est recommandé pour les fenêtres parce que le PVC fond et que le métal se déforme. Des volets en bois massif, non ajourés, sont efficaces. Attention aux coffres de volets roulants encastrés en linteau.
Au chapitre des détails capitaux, il faut penser à nettoyer les gouttières des dépôts végétaux, à installer un clapet de fermeture pour le conduit de cheminée, les aérations diverses, la VMC.

Préparer la lutte

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La première consigne est de ne pas mettre sa vie en danger et de se retrancher dans sa maison lorsque l’incendie est proche. Le tuyau d’arrosage permet d’arroser les bâtiments et les alentours. Une forte humidité ralentit leur embrasement.
Une piscine ou un bassin sont des atouts, à condition de pouvoir les utiliser avec une pompe à moteur thermique, car l’électricité est souvent coupée. Dans une zone très exposée, il peut être utile d’équiper le bâtiment d’asperseurs d’arrosage, toit compris, reliés à une motopompe et une grande réserve d’eau.

Les risques

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Maison brûlée :
‑ risque de décès, brûlures, asphyxies
‑ destruction de l'aménagement extérieur
‑ risque de pertes d'animaux