Les bases pour choisir un escalier

L’escalier reste le seul moyen de transfert entre étages qui ne risque pas de tomber en panne. Qu'il soit en bois métal ou béton, quart tournant ou hélicoïdal, il répond aux mêmes normes de conception, aux mêmes méthodes de calculs et à une terminologie commune. Voici les bases pour parler escalier, le comprendre et savoir déterminer quelle marche est confortable, pour un enfant ou une personne âgée, pour la montée ou la descente.

L'escalier et ses grands principes

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Monter à l’étage supérieur est un problème simple qui a donné naissance à une profusion de solutions, des plus basiques aux plus élégantes. Les escaliers remarquables se rencontrent à toutes époques, en toutes régions, en tous matériaux. Et ils cohabitent avec des réalisations bien plus modestes, de tous types également. Il n’y a pas un art de bâtir les escaliers, une bible intangible aux lois d’airain. C’est ce qui fait tout l’intérêt de se pencher dessus : un bricoleur outillé peut se lancer dans la fabrication d’un escalier, même à quart tournant. L’apport d’Internet lui épargnera de longues heures d’erreurs de calcul. Bien sûr, il ne pourra pas se hisser au niveau d’un chef-d’œuvre de Compagnons.

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Toutes les marches mesurent la même hauteur, pour des raisons de confort d’utilisation et, surtout, de sécurité.

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La marche : la base d'un escalier

Une marche d’escalier se compose de différents éléments

- Le pas de marche est équivalent à sa surface horizontale, le plat. Il s’agit donc du giron, c’est-à-dire la profondeur de la marche sur la ligne de foulée, augmenté le cas échéant du nez de marche, le bord saillant qui surplombe la marche inférieure.
- La contremarche est l’élément vertical qui borde la partie arrière d’une marche. Elle stabilise l’ensemble mais elle n’est pas indispensable. Elle est généralement égale à la hauteur de la marche moins l’épaisseur du plat.
- La queue qui désigne la partie la plus large d’une marche balancée
- Le collet, la partie la plus étroite, dans un quart (ou quartier) tournant.
- La marche de départ est la première en bas et la marche d’arrivée la dernière en haut. Seule la marche de départ peut être ajustée en hauteur par rapport aux autres (tolérance + 10 à -30 mm). Sinon, toutes les marches mesurent la même hauteur, pour des raisons de confort d’utilisation et, surtout, de sécurité.
- La crémaillère soutient toutes les marches par les parties latérales de l’escalier, en dents de scie, sur laquelle sont fixées les marches. Si elles sont encastrées dans une planche continue, il s’agit alors d’un limon. L’ensemble des marches constitue une volée.
- La trémie est l'ouverture dans le plancher supérieur.
- Le garde-corps est la désignation officielle de la rampe dont la lisse haute prend le nom de main courante.

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Les mesures essentielles de l'escalier

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Dans l’idéal, l’escalier est prévu dès la conception de la maison dont la surface généreuse permet de l’implanter sans contrainte. En réalité, il faut souvent trouver un compromis pour conserver un confort d’utilisation, dans le minimum d’encombrement, à mi-chemin entre l’échelle de meunier et les escaliers de l’île de Santorin.
1 - Le reculement (ou développement) correspond à la longueur de l’escalier projetée au sol, définissant son emprise (encombrement sur la ligne de foulée). Plus le développement est important, plus la pente est faible et facile à monter. Avec plusieurs quarts tournants, le reculement de chaque volée s’ajoute au suivant : R1 (ou reculement de départ) pour la première volée, R2 pour la seconde, etc. Même chose avec les paliers. Pour l’escalier hélicoïdal, c’est le diamètre qui compte.
2 - La hauteur à monter s’entend toujours de sol à sol fini. Elle est égale à la hauteur sous plafond augmentée de l’épaisseur de la dalle d’étage et de son revêtement.
3 - La largeur totale de l’escalier est égale à l’emmarchement, la largeur utile de chaque marche, augmentée des limons. L’emmarchement est au moins égal à 80 cm.
4 - La trémie est l’ouverture pratiquée dans le sol d’arrivée. Ses dimensions sont souvent inférieures à celles du reculement mais pas dans le cas d’une cage d’escalier à volées superposées.
5 - L’échappée est la hauteur disponible mesurée à partir de la marche située à l’aplomb du bord extrême de la trémie. Cette hauteur est fixée à 1,90 m au minimum. Sa valeur recommandée est de 2,10 m dans les locaux privatifs et 2,20 m dans les lieux publics. N’oubliez pas l’échappée à l’arrivée, en particulier pour les escaliers débouchant dans les combles. Toutes ces mesures sont réalisées sur la ligne de foulée, au centre de marche ou, plus précisément à 50 cm du garde-corps côté vide.

Les principes de pose de l'escalier 'quart tournant'

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Un quart tournant est un changement de direction de l’escalier à angle droit. Ainsi, le confort d’utilisation est préservé, même lorsque la place disponible est réduite, en ajoutant des marches à un endroit quelconque de la volée (en bas, en haut, entre les deux). Lorsque l’escalier marque un demi-tour, il devient à double quart tournant. Il y a différentes solutions pour négocier ce virage.
- Le palier est extrêmement simple à exécuter. C’est un escalier droit coupé en deux et plié à angle droit. Les dimensions du palier qui les relient sont égales à l’emmarchement. Si les murs ne sont pas à angle droit, le palier s’adapte et passe du parallélépipède (rectangle, carré) au polygone. En revanche, le palier présente l’inconvénient de créer un changement de rythme (et de direction) dans le mouvement, à la montée comme à la descente.
- Les marches rayonnantes règlent le problème de régularité. Celles-ci remplacent strictement l’encombrement du palier qui se retrouve divisé en autant de parties que nécessaire (3 voire 5). Le tracé est relativement simple puisque les marches rayonnent autour d’un point unique correspondant à l’axe de rotation. Il est possible de gravir ce type d’escalier sans s’arrêter mais il est relativement inconfortable dans le sens où le giron à la ligne de foulée est réduit.
- le balancement des marches est la solution. On parle aussi de marches dansantes. L’idée consiste à débuter la rotation des marches avant l’emplacement théorique du palier et à la prolonger après celui-ci. On ménage ainsi une profondeur de marche minimum du côté de l’axe de rotation (le collet) et, surtout, on conserve un giron constant sur la ligne de foulée. Le changement de direction s’efface dans le mouvement comme s’il s’agissait d’un escalier droit, à la montée comme à la descente. Différentes méthodes permettent de dessiner un balancement régulier.

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Avec palier
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Avec marches rayonnantes

Inspirations et norme

In Innovation

Les nouveaux escaliers

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Fini l’escalier caché derrière une porte dérobée, terminé l’escalier d’apparat en pierre alors que le reste de la maison est en pisé… L’heure est à l’escalier beau, moderne et imaginatif. Il est pleinement un élément structurant de votre maison. Le bois bien sûr reste le matériau par excellence, mais essayez le mélange des genres : pour mettre en valeur la volée de marches, utilisez le métal, le verre et pourquoi pas le béton (ciré)…

No Normes

Note réglementaire

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Depuis septembre 2014, c’est le DTU 36.3 P1-1 qui traite des escaliers en bois et de leurs garde-corps associés.

Te Technique

La bonne pente

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La pente d’un escalier se calcule en degrés à partir du reculement et de la hauteur à franchir. Mais tout cela peut être ajusté en fonction des nécessités du plan. Un escalier raide est moins encombrant. La pente réelle peut donc être réglée en fonction de la hauteur de marche et du giron, tout en restant dans la fourchette de confort. La moyenne se situe à 32°, ce qui correspond à des marches de 17 cm de hauteur et de 28 cm de giron. Le rapport de la hauteur sur le giron donne les classes de confort. Par exemple, 17/28 = 0,60. C’est un escalier confortable.