A l’intérieur le bois est préservé de l’humidité, son risque principal… Mais un escalier est un passage qui s’use et demande un traitement particulier pour conserver un bel aspect.
Les grands principes du lustrage
Une tendance actuelle préconise de laisser les bois en l’état, simplement poncés, pour leur côté chaleureux et naturel. Cela peut être intéressant pour les aménagements décoratifs. Même pour les escaliers… Mais il est vrai aussi qu’à l’instar de toutes les surfaces qui servent au quotidien, le bois se salit et la blonde patine se transforme rapidement en vieille crasse. Une précaution élémentaire consiste alors à appliquer un primaire, de type bouche-pores. Le produit est incolore et réduit la perméabilité du bois. Pratique pour passer l’éponge.
Les escaliers et les sols
Un escalier, un parquet ou un plancher de bois brut doivent d’abord être poncés et dépoussiérés. Il est possible de les teinter : cela donne plus de profondeur à l’aspect final mais un essai préalable est recommandé. Ils doivent aussi recevoir un primaire adapté au type de finition envisagée.
Du bois laissé brut au huilage en passant par l'encaustiquage, le bois se prête à de multiples finitions.
Produits de finition : la marche à suivre
Des résultats variés
Les produits de finition les plus courants sont fabriqués à partir de résines plastiques en phase aqueuse (acrylique, polyuréthane, etc). Les filmogènes restent en surface. Ce sont les peintures et vernis. Ils sont faciles à entretenir mais résistent moins bien à l’usure. Les autres, sans pénétrer vraiment les fibres du bois, ne restent pas en surface. Ce sont les huiles, les cires, les teintes. Leur entretien s’avère plus contraignant.
L’opération de vernissage pour les sols et escaliers s’appelle la vitrification. Il s’agissait autrefois de souligner l’aspect miroir de la finition. Aujourd’hui, il s’agit plutôt d’insister sur le caractère résistant du vernis. L’application dans les règles comporte, au moins, cinq étapes : la première couche, le séchage, l’égrenage au papier de verre fin, le dépoussiérage et la seconde couche. Le bouche-pores peut servir de première couche. Le vernis s’applique au spalter, une brosse large, en commençant par le côté opposé à la porte. Dans un escalier en service, procéder une marche sur deux. Sur un chantier, terminer par le niveau de sortie, souvent en bas de l’escalier. Une troisième couche renforce la résistance et améliore l’aspect fini.
L’encaustiquage, la cire liquide, s’effectue à froid, en deux couches minimum. Il faut aérer durant l’application et bien attendre le séchage de la dernière couche pour la lustrer, soit à la machine (disque en peau de mouton), soit au chiffon de laine. Une variante consiste à appliquer de la cire chaude, ramollie au bain marie, étalée au chiffon non pelucheux.
Le huilage met en œuvre une recette traditionnelle, souvent à base d’huile de lin, ou un produit industriel. Les deux s’appliquent à la brosse, souvent en une seule couche. Comme pour l’encaustiquage, un entretien régulier est nécessaire.
L’agencement et l'ameublement
Les produits finis, laqués, mélaminés ou stratifiés en usine n’ont pas besoin de protection particulière et s’entretiennent avec les détergents ménagers courants. Il est possible de les redécorer, en appliquant une nouvelle peinture par exemple. Il suffit pour cela d’un égrenage de surface des finitions satinées et brillantes, accompagné d’un lessivage dégraissant. Notez toutefois que la nouvelle finition ne sera pas aussi résistante que l’ancienne. Par exemple, plutôt que de changer la couleur d’un plan de travail, il vaut mieux le remplacer.
Pour du bois brut, si les produits sont différents, les mêmes techniques que pour les sols peuvent être appliquées, vernis, cire ou huile, en ajoutant la peinture. Les finitions ébénisterie font la part belle aux évocations des produits d’antan, à base de popotes et autres vernis au tampon. Pour la plupart, il s’agit de dénominations rustiques de produits industriels. Ce qui n’ôte rien à la qualité des produits, qui résistent souvent mieux aux taches que les recettes traditionnelles.
Le recyclage oui mais ...
Attention aux bois anciens ou recyclés
Le recyclage de vieux matériaux, outils et même meubles customisés est à la mode. La blogosphère déborde de tutos géniaux pour transformer un vieux truc en objet design, «hype» et ultra tendance. Mais rares sont ceux qui mettent en garde contre les risques de poncer une poutre passée au noir de fumée, à la créosote, traitée au lindane ou au PCP. Le risque peut aussi survenir de la céruse à l’oxyde de plomb d’un vieux meuble, des popotes maisons qui encrassent les ferrures depuis des lustres.
La première précaution est de travailler à l’extérieur pour tous les travaux de ponçage, décapage ou sciage, c’est-à-dire tout ce qui produit ou soulève des poussières. Le port de lunettes, de gants et d’un masque filtrant est recommandé.
La seconde précaution est de ne jamais laisser le bois à nu en appliquant systématiquement une finition. Un rappel : il ne faut pas brûler les bois anciens peints ou traités, surtout pas sur le barbecue ou dans la cheminée. Ils doivent être portés en déchetterie.