Isoler des planchers, c'est facile quand on construit mais en rénovation, c’est très compliqué car, quelle que soit la solution retenue, il va falloir tout casser pour faire de la place : de quoi rendre le logement inhabitable plusieurs semaines mais le jeu en vaut la chandelle !
Isolation du sol
En rénovation, si la hauteur sous plafond le permet, il est quand même possible de repartir du sol existant. Mais cela ne résout pas tous les problèmes, en particulier pour les hauteurs de passage de portes et les réseaux de manière générale. Une autre solution envisageable est de passer par-dessous le vide sanitaire s’il en existe un. Mais isoler un sol existant demeure difficile, onéreux et contraignant, surtout que les valeurs de référence exigées, même en rénovation (R = 3 m2 K/W), ne sont vraiment pas minces.
Le procédé le moins encombrant reste l’isolation sur dalle et sous chape flottante.
Lorsque l’opération est réalisable, la stratégie principale consiste à rechercher la solution la plus fine possible. Le procédé le moins encombrant reste l’isolation sur dalle et sous chape flottante. Pour l’isolant, le choix se porte sur les produits de synthèse qui supportent bien la compression tout en affichant un bon λ. C’est le cas pour les panneaux de polystyrène extrudé et, surtout, le polyuréthane (λ = 0,022 W/mK) qui permet de réduire l’épaisseur d’isolation à 9 cm (RT existant).
Enfin, toujours pour rechercher la plus grande minceur, la chape fluide s’impose grâce à une taille de guêpe (à partir de 2,5 cm d’épaisseur seulement), et l’absence d’armature métallique.
Isolation des planchers sur terre-plein
En rénovation, ce procédé est plutôt adapté aux bâtiments anciens élevés sur sol battu. Il est alors plus facile de décaisser jusqu’à la profondeur requise pour recréer un sol sain et isolé. Dans le cas d’un dallage en béton existant, une étude de faisabilité est indispensable.
1.
Après avoir décaissé à la profondeur requise pour loger l’épaisseur du système (forme, isolant, dalle, revêtement de finition), le fond de fouille est réglé par un hérisson, une couche composée de cailloux, sable et gravier.
2.
La forme est égalisée par un ravoirage de sable avant de recevoir l’isolant. Dans la plupart des cas, un film d’étanchéité contre les remontées d’humidité est mis en place entre le sable et l’isolant. En périphérie, la bande de rive remonte à hauteur du sol fini.
3.
Un film d’interposition en polyéthylène est déposé avant la mise en place du treillis sur des cales d’espacement puis le coulage de la dalle de béton, de 12 à 15 cm d’épaisseur.
Isolation avec une chape de béton
1.
Une bande de rive équipée d’une jupe d’étanchéité est fixée en pied de mur, à hauteur du sol fini. La planéité de la dalle a été vérifiée et éventuellement rectifiée par un ravoirage.
2.
Les panneaux isolants sont déposés sur le sol. Leur profil permet de les emboîter. En périphérie, ce profil est recoupé afin d’obtenir des bords droits.
3.
Les points singuliers font l’objet de recoupes sur mesure. Il n’y a pas de joint de dilatation. Au contraire, les découpes doivent être les plus précises possibles.
4.
Les raccords entre les dalles sont pontés au ruban adhésif et la jupe d’étanchéité est rabattue puis collée sur l’isolant. Il faut veiller à ne pas laisser de possibilité d’infiltration au mortier liquide de la future chape.
5.
Des piges permettent de régler la hauteur de la chape fluide. Celle-ci est coulée par un applicateur agréé, sur une épaisseur de quelques centimètres seulement.
6.
La chape liquide est débullée. Elle est autonivelante et autolissante. La prise intervient dans les 24 h. Le revêtement de sol est mis en place après les temps de séchage prévus dans les documents d’application, en fonction de la nature du revêtement (parquet, carrelage…).
7.
La chape fluide se prête bien aux applications de plancher chauffant, électrique ou hydraulique. Les résistances ou le réseau hydrocâblé sont mis en place et calés sur l’isolant avant le coulage.