Le chaînage horizontal des constructions est désormais obligatoire à chaque niveau, de la dalle au sommet des murs, en passant par les étages intermédiaires. Dans le cas d’un bâtiment ancien, il peut être utile d’en mettre un en place.
Rôle et mise en œuvre d'un chaînage
Il s’agit là d’une intervention sur un petit bâtiment annexe utilisé comme dépendance, comme peut l’être un garage ou une grange, dans une zone sans risque sismique. La ceinture réalisée est donc une forme simple, avec une armature à deux fers filants HA de 10 mm de diamètre. Evidemment, pour un bâtiment d’habitation ou une construction neuve, les règles à mettre en œuvre doivent être adaptées en fonction des circonstances locales ou du type de construction (DTU 20.1). D’autre part, les règles parasismiques ont renforcé le rôle des chaînages, aussi bien horizontaux que verticaux (Eurocode 8). Ils sont également très utiles pour construire là où le risque de Retrait Gonflement des Argiles (RGA) est élevé. L’exemple donné ici sert principalement à illustrer la mise en œuvre.
Un béton solide et souple à la fois
Même s’il est de gros diamètre, le fer du béton armé joue le rôle d’un élastique. Là où la maçonnerie résiste ou casse, lui s’étire ou se comprime, en fonction des circonstances. Il évite ainsi aux fissures de s’élargir, en les retenant par les deux bords. La maçonnerie peut alors subir des efforts importants, voire violents dans le cas d’un tremblement de terre, sans pour autant s’écrouler. La prise en compte de ces efforts fait l’objet de calculs savants, dans l’Eurocode 2 qui a remplacé les règles BAEL. Cela permet ainsi de déterminer le nombre de fers et leur diamètre.
La clé d’un béton armé de qualité est le bon enrobage de son armature, protégeant efficacement le métal de la corrosion.
L'importance de la mise en œuvre
La qualité d’un béton armé tient en grande partie à l’association entre le béton et son armature. Un bon enrobage est la clé. Il protège efficacement le métal de la corrosion. Il faut donc une épaisseur suffisante, éviter les bulles d’air, les souillures… Car un fer d’armature qui rouille gonfle et fait éclater le béton. Une autre difficulté est de contenir le béton frais, dont le seul objectif est de s’échapper par le moindre défaut de coffrage. La mise en place de celui-ci est donc importante. Il ne faut pas hésiter à utiliser des planches épaisses et à rajouter des chevillettes, des serre-joints et des étriers de coffrage.
La pose en vidéo
La technique en dix étapes
Les points-clés
1- Continuité de la liaison
Dans les angles, il faut assurer la continuité du ferraillage en prolongeant les fers de l'autre côté de l'angle, sur un minimum de 40 cm.
2-Croiser dans les angles
Pour renforcer la résistance, les fers sont croisés, c'est-à-dire qu'un fer extérieur est lié à un fer intérieur.
Pour des assemblages complexes, avec un nombre de fers plus important, des épingles en U ou des équerres de 50 cm sont utilisées.
Pour des données plus précises, sur la nature du chaînage et le choix de fers, on se reportera utilement au DTU 20.1 partie 4.
Deux autres méthodes de fortification des murs
Tirant et croix de Saint André - Contrefort
1-Tirant et croix de Saint André
Là encore la solution est en fer mais au lieu de faire le tour du mur elle le traverse. Le tirant est bloqué dans les murs par des ancres, croix diverses… de Saint André ou des rosaces. Cette solution ancienne reste efficace et assez esthétique vue de l’extérieur.
2-Contrefort
Moins utilisé sinon en urgence quand le mur est à deux doigts de s'effondrer, le contrefort était au menu des constructeurs de cathédrales.
Les grands principes du fer
Plier un fer à béton
Une griffe à cintrer, un chevron, quelques clous et le tour est joué ! Enfin, c’est le cas si le fer est de diamètre modeste, en dessous de 12 mm et en utilisant une griffe adaptée. Rappelons qu’il est interdit de chauffer le fer : ce n’est pas un tube de plomberie. En outre, il faut respecter un rayon de courbure minimum, afin de ne pas pincer le métal. D’autre part, les solutions maison à base d’étau, de pliage au marteau ou à l’aide d’un tube creux donnent des résultats plutôt aléatoires. Un dernier rappel : les fers ne sont pas soudés entre eux sur chantier, mais liés par des attaches métalliques.