Un revêtement de façade, ça donne le ton d'une maison mais ce n'est pas sa première mission ! Aux yeux du bâtisseur ce que vous mettez va servir à abriter la maison contre la pluie, la grêle, le froid ou la chaleur. Et il y a des règles… Voici le cas des revêtements pour façades porteuses... tout simplement des murs
Un revêtement pour l'extérieur
Le revêtement dépend de la façade
Voilà vous êtes prêts à repeindre ou réenduire la maison ou peut‑être même à l'habiller d'un beau bardage. Ces conseils techniques vont vous y aider. Nous devons seulement vous prévenir qu'il existe des règles très précises pour choisir son revêtement sans mettre en péril l'étanchéité de la maison. Selon que vous habitez en bord de mer ou à la montagne, avec un mur plus ou moins épais bâti de pierres ou de poteaux de bois... Les recommandations ne seront pas les mêmes. Vous pouvez bien sûr passer outre ces réglementations techniques complexes et faire ce que vous voulez... Après tout vous êtes chez vous... Mais pour des questions de garanties et d'assurance les artisans, eux, en tiendront compte. Alors, de quelles règles parle-t-on ? De celles qui régissent la construction d’un mur en maçonnerie, par exemple, détaillées dans les DTU de la série 20.1. La base de ces règles s’appuie sur le classement des différents types de maçonnerie, lui-même établi en fonction de leur résistance à la pluie. Dans ce cadre, le revêtement de façade est associé au gros-œuvre. Mais il existe d'autres règlements quand le mur… n'est pas vraiment un mur, mais une succession de poteaux de bois. Tout cela permet de tirer un premier enseignement : en rénovation, en cas de changement, il est nécessaire de vérifier que le nouveau revêtement est compatible avec la nature même du support, au-delà de ses performances mécaniques, puisqu’il s’agit ici de la résistance du mur complet à la pluie. Mais trêve de longs discours... Premier critère de choix : votre façade est‑elle porteuse ou légère ?
Il existe des règles très précises pour choisir son revêtement sans mettre en péril l'étanchéité de la maison.
Façades porteuses
Normalement, vous venez de répondre façade porteuse car, comme la plupart des Français, vous avez des murs maçonnés qui portent des planchers intermédiaires. En revanche, si vous habitez dans une maison à ossature bois, bienvenue au pays de la façade légère.
Mais revenons aux façades porteuses. Il en existe plusieurs types , sinon ce serait trop simple, qui répondent à trois critères :
1er critère
La situation de la construction. Elle peut être au milieu d’une grande ville (A), en périphérie ou dans une petite ville (B), à la campagne (C), ou en bord de mer (D). Comme il s’agit exclusivement des risques liés à la pluie, éventuellement poussée par le vent, l’altitude n’est pas prise en considération. En un mot, une façade à Chamonix ou dans la Beauce subissent, à peu près, les mêmes contraintes.
2ème critère
La hauteur de paroi. En principe, c’est le sommet de la façade qui compte, à un étage courant près. Ainsi, on distingue les parois qui culminent au-dessous de 6 m par rapport au sol, entre 6 et 18 m, 18 et 28 m, etc. Petite astuce : si la construction est élevée sur une butte. Dans ce cas, lorsque la construction est située au-dessus d'une dénivellation de pente moyenne supérieure à 1, la hauteur au-dessus du sol doit être comptée à partir du pied de la dénivellation, sauf si la construction est située à une distance de celle-ci supérieure à deux fois la hauteur de cette dénivellation. Du grand art !
3ème critère
Enfin, le troisième critère est plus localisé, puisqu’il s’agit des masques éventuels qui peuvent protéger du vent. Il y a de nouveau trois catégories, selon que la façade est abritée, exposée ou en front de mer. Évidemment, des conditions précises définissent ce qu’est une situation abritée, selon la hauteur de façade, son orientation et même si elle donne sur une rue ou une courette.
Choisir son revêtement
Pour déterminer quel type de revêtement est adapté en fonction de l’exposition à la pluie, il suffit d’associer les informations précédentes sous la forme de tableaux. Les murs sont ici limités à 18 m de hauteur de façade, ce qui englobe la majeure partie de l’habitat individuel, isolé ou en bande.
Il est important de rappeler qu’il s’agit strictement d’estimer le comportement de la paroi vis-à-vis de la pluie. Cela ne préjuge donc en rien des nécessités imposées par les autres réglementations, sur l’épaisseur des murs et leur renforcement d’une part, et l’importance de l’isolation thermique d’autre part. Il faut aussi préciser que ces exigences ne concernent pas les hangars, garages et autres bâtiments agricoles. Enfin, le type indiqué dans les tableaux correspond à l’exigence minimale. Si celle-ci est de type IIa, un mur de type IV, III, ou IIb convient aussi.
MAÇONNERIES APPARENTES
Exemple : une maison individuelle en campagne (situation C), construite en blocs béton, impose, a minima, une isolation intérieure non hydrophile (type IIa), quelle que soit l’orientation.
Rappel :
A = grande ville, B = petite ville, C= campagne, D = bord de mer
MAÇONNERIES RECOUVERTES D’UN ENDUIT EXTÉRIEUR
Exemple : avec un enduit extérieur, la maison précédente satisfait aux exigences, sans ajout d’une isolation non hydrophile.
Revêtement sur un mur
Choisir son revêtement selon la nature du mur
Le choix d'un revêtement de façade dépend de la nature de votre mur porteur (il y a 4 types), de l'endroit où vous habitez, de la hauteur de la maison. Compliqué ? Oui mais c'est pour empêcher l'eau de rentrer !
Type I
Le mur de type I regroupe les maçonneries apparentes et les murs simples, directement enduits sans revêtement imperméable, ni coupure de capillarité. La résistance à la pluie est liée au bon état de l’ensemble. En cas de fissure, elle traverse. Le type I concerne donc les murs habillés d’un enduit traditionnel. Cela concerne aussi les murs complétés par un isolant thermique hydrophile, placé du côté intérieur.
Type II (a et b)
Dans le cas du type II, le mur dispose, verticalement, d’une coupure de capillarité (2). L’eau de pluie peut s’infiltrer, mais elle est stoppée avant de traverser la paroi.
- Un mur de type IIa est complété du côté intérieur par des panneaux isolants non hydrophiles (polystyrène, polyuréthane, laines minérales).
- Dans le cas d’un mur de type IIb, la coupure de capillarité verticale est assurée par une lame d’air continue, toujours du côté intérieur. Il y a donc une contre-cloison, isolée ou non, mais décalée par rapport à la maçonnerie principale.
Type III
Le mur de type III ressemble au précédent (type IIb) à ceci près que quand la pluie traverse la maçonnerie et remplit la lame d'air, elle chute sur une semelle étanche équipée de drains qui renvoient l'eau vers l'extérieur. Les pierres attachées en parement appartiennent au type III.
Type IV
Enfin, le type IV regroupe les maçonneries protégées, côté extérieur, par un revêtement étanche, physiquement séparé, par une ossature, par exemple. De ce fait, la pluie ne parvient pas jusqu’au mur. Les bardages de toutes natures appartiennent à ce type.
Règlementation
Epaisseurs de façades : il y a des règles
Même les épaisseurs des façades sont réglementées, en fonction de leur matériau constitutif. Pour des murs en moellons et pierres de type I, c’est 35 cm s’ils sont enduits, jusqu’à 40 cm s’ils ne le sont pas, en fonction du coefficient de capillarité des pierres. En type II, l’épaisseur peut descendre à 20 cm. C’est la même valeur minimale qui est retenue pour les murs construits dans d’autres matériaux, comme la brique ou le bloc-béton, dans les cas courants, de murs de moins de 6 m, quel que soit leur type. Pour des situations exposées ou de grandes hauteurs, cette épaisseur repart à la hausse, jusqu’à 37,5 cm. Enfin, pour des façades en béton banché, l’épaisseur moyenne est de 15 cm pour des murs de type I à III et de 12 cm seulement pour le type IV ou les façades isolées par l’extérieur.