Un mur doit répondre à deux exigences simples : tenir debout et pour longtemps. À partir de là tout se complique, à cause de l’usage que doit remplir ce mur, des techniques utilisées, des matériaux mis en œuvre et même des aspirations de chacun.
Ce cahier technique est conçu pour vous apporter les premières réponses.
Un mur porteur
Bâtir quoi et comment ?
Il faut d’abord évacuer les idées préconçues. Par exemple, il n’existe pas de mode de construction unique ou supérieur aux autres. Que vous souhaitiez bâtir un muret ou un château, vous aurez toujours à disposition une vaste panoplie de solutions que vous devrez mettre en concurrence pour choisir celle qui s’adapte le mieux à votre projet. La deuxième idée à évacuer est la simplicité. Monter un mur ne se résume pas à empiler des blocs façon Lego®. Il faut d’abord respecter des principes physiques, puis les règles de l’art pour chaque technique et chaque matériau. En conséquence, si vous débutez, il faut d’abord vous documenter. Le troisième écueil est celui de la réglementation : toute élévation de plus de 60 cm de hauteur, visible depuis le domaine public (la rue) ou les voisins, doit faire l’objet d’une déclaration. Ce principe de base, comme souvent, connaît une in nité d’interprétations.
Qu'est-ce qu'un mur porteur ?
Il existe deux grandes catégories d’élévations verticales, les murs porteurs et les cloisons. Si les deux ont pour usage principal de séparer deux espaces, les premiers doivent, en plus, supporter des charges telles que des planchers, des charpentes, des balcons, etc. En pratique, vous pouvez monter, démonter, déplacer les cloisons comme bon vous semble. Mais si vous construisez ou modifiez un mur porteur sans précautions, tout s’écroulera.
Comment se reconnaît un mur porteur ?
Commençons par une dé nition en négatif : tout ce qui n’est pas une cloison doit être considéré comme un mur porteur. C’est un principe de précaution basique et il est plus facile de dé nir une cloison : c’est une paroi mince, de moins de 10 cm d’épaisseur généralement, élevée à l’intérieur d’un bâtiment. Sur un plan, le mur porteur est facile à reconnaître : le trait sur les plans est plus épais que pour les cloisons. En principe, les façades sont toujours des murs porteurs (même si ce n’est plus le cas pour certains immeubles). Elles sont complétées à l’intérieur des bâtiments par des refends qui reprennent une partie des charges, celles des planchers ou de la cage d’escalier par exemple. Un refend respecte rigoureusement les mêmes règles que tous les autres murs porteurs. Par exemple, il porte de fond, c’est-à-dire qu’il repose sur des fondations identiques.
Les erreurs courantes
La disposition d’un mur par rapport aux façades n’apporte aucun renseignement sur son rôle porteur : un refend peut tout autant être parallèle ou perpendiculaire. Le matériau utilisé n’est pas plus une garantie : des murs porteurs sont parfois hétérogènes. Dans le cas d’une construction bois par exemple, seuls les poteaux supportent la charge (poteau/ poutre) à moins que ce soient les membrures.
Avec le bois ...
Dans une construction bois traditionnelle
Les termes utilisés sont ceux du charpentier et non du maçon. Mais les rôles et fonctions de chaque élément se retrouvent.
1 Soubassement
2 Poteau
3 Linteau
4 Pièce d’appui
5 Sablière haute
6 Colombage (colombe)