L’un des principaux inconvénients des parois monolithes est celui de leur épaisseur. Dans le cadre des calculs de la réglementation thermique, il est possible de compenser en renforçant d’autres postes afin d’obtenir un résultat global satisfaisant. Il est aussi possible d’adapter le bloc lui-même et doper son caractère isolant.
Les monomurs
Avec la terre cuite en version monomur, la jauge minimale se situe à 37,5 cm d’épaisseur de brique. Encore faut-il concevoir une architecture compacte, bien orientée, lui ajouter une ventilation double flux, une pompe à chaleur, un chauffe-eau solaire…
La première solution consiste à faire prendre de l’embonpoint aux briques, jusqu’à 50 cm d’épaisseur. Au-delà, l’utilisation de ces blocs grand format devient difficile et de nouvelles difficultés surgissent, sans compter la logistique et l’approvisionnement du chantier. Les fabricants ont donc remis l’ouvrage sur la table afin de conjuguer épaisseur acceptable et performances renforcées. Deux axes de développement ont été suivis.
L'isolation répartie
Le premier axe consiste à conserver le format apparent de la brique, jusqu’à 42,5 cm d’épaisseur mais en remplaçant l’air des alvéoles vides par un isolant. Les premières tentatives consistaient à remplir une brique monomur classique de flocons de laine de roche. Désormais, la brique à isolation répartie est un produit spécialement développé. La structure interne est moins feuilletée, les alvéoles sont plus larges, tout en restant verticales, selon l’exemple des monomurs classiques. Son format est évidemment calibré à faible tolérance dimensionnelle afin de permettre une pose à joint mince. Les alvéoles plus grandes facilitent l’introduction du feutre de laine de roche. Au final, la résistance thermique d’une brique de 30 cm d’épaisseur atteint déjà 3,35 m2•K/W. Elle passe à 5,44 m2•K/W pour une brique de 42,5 cm (Up de 0,18 W/m2•K). Rappelons au passage que la résistance thermique R qualifie les performances isolantes d’un matériau alors que le coefficient U concerne un ensemble, comme ici le mur fini composé de la brique et de ses enduits. Il faut également retenir que la présence de l’isolant thermique intégré aux alvéoles rend la pratique sur chantier plus simple. S’il est toujours nécessaire de respecter des joints d’un millimètre d’épaisseur, les découpes propres, à la scie, sont possibles. Comme pour les briques monomurs classiques, une gamme complète d’accessoires est proposée afin de traiter les points singuliers.
La brique à complément d’isolation offre un avantage autre que thermique. Ce doublage isolant contribue également à l’affaiblissement acoustique.
Brique isolante et complément d'isolation
Le second axe rejoint la démarche observée pour les blocs béton et le béton cellulaire en associant la brique isolante à une isolation rapportée. La brique a une épaisseur standard de 20 cm. Et 10 cm d’isolation rapportée par l’intérieur suffisent pour obtenir des valeurs compatibles avec la RT 2012. Ce doublage isolant contribue également à l’affaiblissement acoustique. Toutes les solutions de doublage peuvent être envisagées comme les complexes collés, l’isolation sous plaques de plâtre sur ossature ou contrecloison maçonnées, en terre cuite bien sûr. Il est également possible de doubler le mur porteur par l’extérieur. Dans ce cas, l’isolant sera maintenu contre le mur porteur au moyen de fixations appropriées. Une lame d’air peut être créée en fixant les briques de parement grâce à des agrafes.
Si risques sismiques ...
La brique et les séïsmes
Si le lieu de construction se trouve dans une zone classée 3 ou 4 pour le risque de tremblements de terre (pour la maison individuelle), les dispositions de l’Eurocode 8 doivent être appliquées. Parmi celles-ci :
- Les joints verticaux sont collés.
- Il faut prévoir des panneaux de contreventements chaînés à intervalle régulier, dans toutes les directions.
- Les chaînages verticaux concernent aussi la périphérie de toutes les ouvertures de plus de 60 cm de largeur.
- Les caractéristiques des armatures des chaînages verticaux et horizontaux, ainsi que leurs liaisons, sont revues à la hausse et sont déterminées en fonction de la classe de risque (exemple 4 HA 10 ou 2 HA 14 verticaux en zone 3, 4 HA 12 ou 2 HA 16 en zone 4).